SWIM + BIKE + RUN = TRIATHLON

Pour atteindre un objectif, soit on se donne les moyens, soit on se trouve des excuses.

lundi 16 octobre 2017

HAWAI 2017: QUELLE COURSE !




Comme chaque année, les triathlètes passionnés du long avaient rendez-vous avec les Championnats du Monde IronMan à Hawaï. Bien sûr que j’ai suivi la course, et ce fut une belle course, inattendue et passionnante, surtout chez les hommes. Mon grand garçon, Dimitri, avait mis son réveil pour vivre en direct les derniers kilomètres du marathon.
 
A la sortie de l’eau, il n’y a finalement pas de surprise. Un australien devant, Josh Amberger (AUS), et le paquet de favoris derrière… 
Ensuite, c’est l’entame de la partie vélo où sur la première partie il ne se passe pas grand chose. 
Avant le demi-tour à Hawi, presque tous les favoris sont là, se tenant à moins de 3mn des uns des autres. 

Je me prends à espérer à une belle performance française, avec Cyril Viennot (FRA) dans le coup. Malheureusement, il abandonnera quelques 40kms plus tard, victime de soucis gastriques. Dommage.

En file indienne, le Kona train est en route. Cameron Wurf (AUS), un ancien cycliste, dont la tri-fonction est sans aucun sponsor, est impressionnant et prend la tête vers le KM125. Il dispute son 6° IronMan de l’année, quand même... 

Sebastian Kienle (ALL), excellent rouleur, est bien là aussi. Jan Frodeno (ALL), le champion du monde en titre, n’est pas loin derrière en embuscade. Il attend son heure sur le marathon. 
Puis il y a le phénomène Lionel Sanders (CAN), avec sa manière de pédaler bien à lui, qui s’intercale en seconde position. Cet athlète surprenant s’entraine essentiellement sur Home Trainer et tapis de course, presque jamais sur la route, car trop dangereux près de chez lui au Canada.

Wurf (AUS) fait alors sauter de 5mn le record cycliste de l’épreuve, datant de 2006, grâce à des conditions météo très favorables, et s’élance en tête sur le marathon, suivi de très près par tous les favoris, dont Sanders (CAN) qui pose le vélo en seconde position.

Puis le marathon débute... et comme toujours, tout va se jouer en CAP.

Chose inattendue, Jan Frodeno (ALL) marche quasiment dès le début du marathon. Il a des problèmes de dos. Il terminera l’épreuve à la 35° place.

Sanders (CAN) prend alors les commandes du marathon, suivi de près par Kienle (ALL) qui devient alors le favori. Beaucoup sont d’ailleurs persuadés de voir passer l’Allemand devant le Canadien à un moment ou un autre, tant la course hachée et particulière de Sanders (CAN) est inhabituelle. 


On dirait qu’il court avec un caillou qui le gène dans sa chaussure gauche, et pourtant, il avance aussi vite que Kienle (ALL) qui le poursuit.

Sanders (CAN): casquette blanche, petite moustache, débardeur, gourde à l’arrière sur une ceinture, le Canadien me fait penser à un triathlète des années 80, et son style peu académique me tient facilement éveillé au milieu de la nuit. Ce que fait ce gars-là avec cette manière de courir m’interpelle. Honnêtement, je me suis demandé plusieurs fois à quel moment il finirait par craquer. Ben non, il ne craquera pas, c’est son style… déhanché.

Mais pendant ce temps, à l’arrière, deux triathlètes reviennent rapidement.

Patrick Lange (ALL), auteur du record marathon de l’épreuve l’an dernier, et David McNamee (ECO) unissent leurs efforts pour fondre vers la tête de course. Lange (ALL) finit par lâcher son adversaire écossais en courant quasiment 45’’ plus vite le mile que les deux hommes de tête, tournant ainsi environ à 3’35’’ au kilo.

La foulée de l’Allemand est d’ailleurs impressionnante de fluidité et de légèreté. Un autre monde. Le bolide mesure 1,78m et pèse 63kgs. Poids plume vole comme une plume.


Au KM33, il finit par passer Sebastian Kienle (ALL) comme un avion, et vers le KM37, alors que Sanders (CAN) manque se faire percuter par des cyclistes qui sont sur le retour vers le parc à vélos, Lange (ALL) dépose alors Sanders (CAN) et prend les commandes. 

Le moment du dépassement est un grand moment de sport.

Sanders (CAN) grimace, s’arrache, se tord tant qu’il peut pour essayer de suivre l’Allemand… on y croit presque, qu’il va tenir, qu’il peut s’arracher pour le suivre et on a presque mal pour lui, mais au bout de 200m, Lange (ALL) creuse le trou et s’envole vers la victoire en battant le record de l’épreuve en 8h01’40’’.
Sur la ligne d’arrivée, Patrick Lange n’y croit pas. Il réalise un rêve.

Sanders (CAN) termine 2° au courage, Mc Namee (ECO) 3° et Kienle (ALL) 4° à la plus mauvaise place.

Lionel Sanders (CAN) aura laissé des traces dans la bataille, mais nous a montré que malgré une foulée peu académique on peut réaliser de grandes choses. 

Quelle course jusqu'au milieu de la nuit ! Et la joie dégagée par Andy Potts (USA) toujours aussi régulier dans le top10, 7° sur la ligne, est belle à voir.


Top 10 Hommes
1 Patrick Lange (ALL) 8h01 :40
2 Lionel Sanders (CAN) 08:04:07
3 David McNamee (GBR) 08:07:11
4 Sebastian Kienle (ALL) 08:09:59
5 James Cunnama (AFS) 08:11:24
6 Terenzo Bozzone (NZ) 08:13:06
7 Andy Potts (USA) 08:14:43
8 Patrik Nilsson (SUE) 08:18:21
9 Ben Hoffman (USA) 08:19:26
10 Boris Stein (ALL) 08:22:24






Chez les femmes, pas de surprise. Daniela Ryf (SUI) conserve son titre après avoir pris la tête sur la fin de la portion cycliste. 

L’écart est moins impressionnant que l’an dernier, mais suffisant pour réaliser un triplé démontrant sa régularité à haut niveau. 
Lucy Charles (ANG) dont c’est le premier Hawaï finit 2°, Sarah Crowley (AUS) 3° à dix petites minutes derrière.


1 Daniela Ryf (SUI) 08:50:47
2 Lucy Charles (GBR) 08:59:38
3 Sarah Crowley (AUS) 09:01:38
4 Heather Jackson (USA) 09:02:29
5 Kaisa Sali (FIN) 09:04:40
6 Susie Cheetham (GBR) 09:16:00
7 Carrie Lester (AUS) 09:19:49
8 Liz Lyles (USA) 09:20:31
9 Annabel Luxford (AUS) 09:20:58
10 Jocelyn McCauley (USA) 09:21:08


Hawaï 2017 fut donc non seulement une année de records battus mais aussi une édition un peu spéciale laissant place à de nouveaux noms apparaitre dans le haut du classement, un peu moins Européen cette année que les années précédentes. 
Chouette course ! Content de ne pas l'avoir ratée.

Nota: un petit commentaire pour finir. Incroyable de voir que chez les pros, le dossard est plus à l'arrière qu'à l'avant en CAP. Ce n'est pas ce qu'on apprend aux jeunes en Ecole de Triathlon.



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