SWIM + BIKE + RUN = TRIATHLON

Pour atteindre un objectif, soit on se donne les moyens, soit on se trouve des excuses.

dimanche 30 mars 2025

FAIRE DIRE "KILL" AU MAITRE !


Adrien disait qu'il ne fît pas assez souvent de course. L'ambiance, le fait de se retrouver à plusieurs, et pas seulement lors d'une compétition qualificative comme au Duathlon où finalement il a manqué de repères, de pêche, de fight... Comme dirait Van Damme : 

''Quand tu prends confiance en la confiance, tu deviens confiant"

Bref, j'étais d'accord pour l'accompagner à Soues, aux pieds de Pyrénées, pour faire la Gambettoise, mêlant les mots 'gambettes' pour les jambes et 'toise', qui en vieux français correspond à une longueur de six pieds, alors que l'on court avec deux pieds ! ??? Cherchez pas à comprendre, il n'y a rien à comprendre. 


J'étais sur le point de valider son inscription sur internet, quand je me suis dit que ce serait con de faire le planton à l'attendre. Pourquoi votre BipBip ne se délecterait pas lui aussi du paysage Tarbais et ses Pyrénées enneigés ? Je cours depuis quelques temps en mode endurance et sans me blesser (quel bonheur) alors pourquoi ne pas savoir où j'en suis sur cette distance qui n'est pas la plus facile ? Pim pam poum ! Après quelques secondes de réflexion, je suis en train de valider mon inscription moi aussi. 

Nous voilà donc inscrits pour ce 10kms, course hors stade, convaincu pour l'un, sur un malentendu pour l'autre. Oyé oyé braves gens ! 

Quand Adrien me demande à quelle heure on part demain, je l'informe que je serai aussi de la partie. Il reste sans voix ! Eh oui ! 

Cela fait 10 ans que je n'ai pas fait un dix kil' avec un dossard. C'était en 2015 ! La marque chronométrique de cette dernière fois affichait un modeste 44mn40''.

Question existentielle : quel temps viser ? Je n'en ai aucune idée. Ne courant pas plus vite que 11.5km/h en endurance... et m'étant dieselfié avec les IronMan, je n'ai plus de repère. De quoi suis-je encore capable ? 

La surprise sera à l'arrivée.

Ccomme dirait encore Jean Claude : "Je crois au moment. S'il n'y a pas le moment, à ce moment-là, il faut arriver à ce moment-là, au moment qu'on veut''. 

Traduction, interprétation: j'arriverai quand j'arriverai.

Nous voilà donc sur la ligne de départ avec Adrien. Photo prise 10mn avant de s'élancer.

Le gars qui nous fait le briefing doit être instituteur. On le sent à sa manière de s'exprimer, d'exiger le silence aux coureurs irrespectueux pendant qu'il explique... presque qu'on aurait envie de lui poser des questions.

Bon allez, trêve de plaisanterie. Maintenant faut courir ! 

Adrien a son temps cible au kilomètre, moi aussi. Bon, pas de cachoterie. Je vous le dis. Ce sera 4'30''. Pile entre 4 et 5 minutes, ça me semblait bien.

Ca part ! Vite ! Adrien prend la poudre d'escampette. Devant, un jeune triathlète de Tarbes déboule comme une balle. Adrien le suit, à 500m, il met le frein car le jeune est en 3'10'' au kilo. Et heureusement qu'il a ralenti, car le jeune explosera après 1500m. Inutile de vous dire que je regarde Adrien s'éloigner... 

De mon côté, je pars plutôt bien. Trop bien même ! Après 400/500m je suis en 4'15''. ''Oh peucheure'' me dis-je, "Trop vite ! Je ne tiendrai pas." Pied sur le frein et main sur le frein à main, mais sans le dérapage. Revenons à une allure raisonnable.

KM1 : 4'31''. Yes ! Nickel ! 

Le parcours est à moitié en faux plat montant sur la première partie et en faux plat descendant sur le retour, forcément. Après une longue ligne droite en courbe (oui je sais, c'est spécial, mais le plan ci-dessus sera plus explicite, c'est juste après le premier coude). 

On arrive au KM2. 4'38''. 

Oh bonne mère ! Je fléchis déjà. "Te laisse pas abattre, ça va au niveau souffle, donc accélère un peu, sinon le 4'30'' de moyenne, c'est mort !''


KM3, 4'45''. Eh oh ! Je croyais que j'avais accéléré. Ma montre, elle, me dit le contraire. Heureusement, à l'arrivée, Adrien me confirmera que les passages sous frondaison ont dû diminuer le signal car pour lui aussi, ses temps afficheront un peu plus lent sur cette portion. KM4, 4'48''. Je peste. J'ai l'impression d'accélérer et pourtant le Garmin, implacable juge de paix, me dit le contraire. 

Après, c'est vrai. Niveau sensations, les jambes commencent à se durcir un peu. Le faux plat montant ? Le petit vent ? Vous savez ce que c'est, tout athlète trouve toujours des petites excuses pour se conforter dans le ressenti du 'moins bien'.

KM5. Je suis à 23mn30'' pile, en cumul ! Oups ! Si je fais le double, ce sera 47mn au 10km. Là, le moral prend un petit coup, j'espérais un peu mieux que ça. Et le pire c'est que je ne sens pas aussi 'en dedans'.

Et là arrive une bosse, inattendue, imprévue, et casse pattes en plus. 

Adrien dira :''Tu m'avais dit faux plat montant puis descendant''... ''Oui oui, j'avais dit ça''

Finalement, je monte cette petite bosse plutôt pas mal. Elle passe bien puisque je double deux gars. Et dans mon dos, j'ai oublié de préciser, depuis quasiment le début, il y a toujours le même coureur qui me suit et à qui je sers de lièvre depuis le premier kilomètre. Je pensais le semer à un moment. Même pas !!! Pour la petite histoire, il me doublera à 1km de l'arrivée le suceur de Saucony. Sans prendre un seul relais. Enfoiré !

La bosse est passée. Yes, ça descend ! 

J'utilise ma masse pour me mettre en boule tel un MM's, jaune, bien sûr. La moyenne augmente sensiblement. Je fais même une pointe à 3'45'' selon Garmin. Espérons qu'il n'y avait pas de radar tourelle. 

KM6: 4'20''. 

Après la petite boucle comprenant la bosse, on retrouve la première partie déjà parcourue tout à l'heure, mais cette fois dans l'autre sens, en faux plat descendant. 

KM7: 4'25''. Purée reste encore trois bornes. Chauffe Marcel, chauffe. 

KM8: 4'28''. Bon ! Il est temps que ça se termine cette affaire. J'ai les quadris qui tiraillent et pas que, ''les hanches qui se démanchent, le thorax qui se désaxe''... 

Adrien a dû arriver. Peut-être viendra-t-il à ma rencontre le farfadet ?

KM9 passé: 4'34''. 

Je vois arriver Adrien. Il m'encourage. "Allez Papa ! 500m !" Je sentirais presque l'écurie. Le chrono indique 44mn pile lorsqu'il me crie qu'il reste 300m. Chaud pour le sub-45 ! Passera pas, passera pas, c'est sûr, passera pas.

Je coupe la ligne en 45mn15''. Outch ! Les derniers kilomètres furent compliqués. Mais finalement, satisfait de cette improvisation 10-bornique. Avec 10 ans de plus, sans trop d'entrainement, je ne vais pas me plaindre. 

Je termine 38ème sur 106, 8ème de catégorie.

Adrien fait de son côté une belle course, un peu en dedans d'après son ressenti. Il a été prudent sur la première partie en se calant au rythme de trois ou quatre gars pour les lâcher à 3kms de l'arrivée. 

Il est 5ème au scratch, 1er Cadet avec un 35mn01''.

Ben voilà ! 

Comment retrouver le bitume et un dossard. Au talent ! 

Car comme dirait Jean Claude : "Le talent, ça se travaille, mais ça ne se perd pas."

 

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