SWIM + BIKE + RUN = TRIATHLON

Pour atteindre un objectif, soit on se donne les moyens, soit on se trouve des excuses.

lundi 28 octobre 2024

KONA 2024

 


Il y a longtemps que je n'avais suivi la finale du Championnat du Monde IronMan à Hawaï. Sans doute parce qu'une année sur deux, cela se passe à Nice (et Nice, bof bof), probablement parce que la gangrène financière et le "business à tout prix" ajoutent un parfum d'accessibilité à cette course que j'ai toujours considérée comme une course mythique. 

Rendez-vous compte. Mettre un dossard pour Kona, après une qualification très difficile à obtenir, se paie aujourd'hui 1 300 euros ! Oui ! Cela coûtait un peu plus de 500 euros il y a encore quelques temps, avant la période  COVID ! 

Est-ce que ce monde est sérieux ? 

Certains anciens pensent comme moi. L'argent a tout tué. On avait autrefois des reportages photos sur avant, pendant et après la course. Aujourd'hui, c'est devenu tellement cher, inabordable. Même les sponsors deviennent frileux si vous n'avez pas un nom. C'est un peu à l'image du post de Kona2024 sur OnlineTri qui se limite aujourd'hui à une vingtaine de pages à peine, alors que dix ans en arrière, on y vivait le live avec passion et on postait à tout va !

Mais Kona reste Kona. La légende de l'IronMan. Alors ! 

J'y ai vécu de tels moments derrière mon écran. J'ai revu après coup des duels fantastiques entre Dave Scott et Mark Allen, j'ai le souvenir des Jurgen Zack, Mark Lieto ou Thorbjorn Sindballe qui explosaient tout le monde en vélo, je me souviens des Macca, Alexander ou encore Andreas Raelert (Andreas avait un style, une classe, un fairplay) qui avalaient les marathons comme des torpilles. "Un temps que les gars de 20 ans ne peuvent pas connaitre." 

Souvenirs souvenirs.

Alors cette année bien sûr, j'attendais comme tous les passionnés de la distance Reine la consécration de Sam Laidlow qui paraissait au dessus de lot, même si un Magnus Ditlev, récent exploseur de record à Roth ou un Patrick Lange vieillissant et second à Nice aux Championnats du Monde l'an dernier pouvaient jouer les trouble fêtes ! Vieillissant, c'était vite dit. En 2011, Alexander fut champion du monde à 38 ans ! 

Et puis, pourquoi suivre Kona 2024 ? Parce que mon pote Adrien était de la partie en GA 50/54, remarquablement qualifié à Vichy l'an passé.

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Alors, quand le canon a lâché les 54 pros de cette édition sur Big Island, j'étais là, heureux comme un gosse que l'IronMan d'Hawaï a toujours fait rêvé.

 

Et c'est parti ! C'est vrai que ça ne nage pas "très beau", mais ça avance incroyablement vite. Super d'ailleurs le coup des bonnets de couleur pour repérer les athlètes. Patrick Lange, dossard 2.

Comme par hasard, notre français Sam Laidlow mène, en tête ou bien second, profitant de l'aspiration d'un poisson pilote. Les écarts ne seront pas très importants à l'issue de la Natation. Sam prit même le loisir à un moment de se retourner, nageant sur le dos, pour regarder s'il avait fait le trou ou pas. Pas vraiment en fait. C'est donc avec un écart assez faible que tout ce petit monde entrait dans l'aire de transition.


A la sortie du parc à vélos, je suis surpris de voir certains pros monter sur leurs vélos comme de bons amateurs, loin des velléités et de l'adresse des jeunes cadets que je vois sur les championnats de France Jeunes qui eux enfourchent leur vélo et mettent leurs chaussures avec une rapidité impressionnante. Non, certains montaient sur leur vélo comme d'autres montaient sur le dos d'un âne.

Et c'est parti pour les 180 kms de vélo. On se dit, que vu les écarts à la sortie de l'eau, ça va rouler ensemble... en respectant les 12 mètres. 

Mais c'est sans compter sur le talent impressionnant de Sam Laidlow qui prend d'entrée la poudre d'escampette et creuse l'écart. Et quel écart ! Le garçon est seul au monde.

Derrière, ça roule fort ! Très fort ! Imaginez donc le numéro de l'homme de tête, qui lui roule tout seul. 

Magnus Ditlev dira après en interview: "On est tous partis comme des balles, comme si c'était un HALF !" 

Certains plient. On voit un Blummenfelt, souvent en danseuse, qui vomit malgré la remontée incroyable qu'il est en train de faire. 

Patrick Lange est aussi dans le coup, mais plus "raisonnable". Il roule au tempo. Certains athlètes s'en sortent bien: le suédois Robert Kallin, le novice néerlandais Koolhass... 

Le train avance. Les athlètes sont alignés les uns derrière les autres, avec aujourd'hui ce dispositif derrière la selle indiquant s'ils respectent bien les 12 mètres du drafting. Une petite lumière s'allume si ce n'est pas le cas. Lange est là, en bleu, avec son Canyon.

Pendant ce temps, le tenant du titre français ne fléchit pas. Il roule seul. Seul au monde à un rythme infernal. Le paiera-t-il plus tard ?

Le vélo se termine. Sam Laidlow boucle la partie cycliste sous les 4h. 

3h57 ! Record de l'épreuve. Incroyable. 

Dire qu'on trouvait déjà astronomique les 4h21 d'un Sindballe en 2008 ! Tout évolue. Les vélos sont plus performants, les athlètes mieux préparés avec des entrainements digitalisés à fond ! Est-ce que Sindballe aurait fait mieux avec tous les moyens actuels ? 

C'est comme un Mickael Johnson en Athlétisme sur 200m. Presque sûr qu'il aurait explosé tout le monde s'il avait eu lui aussi des semelles en carbone et des pistes d'athlé aux revêtements de plus en plus rebondissants. Il faut évoluer avec son temps, certes, mais il faut reconnaitre que la course aux perfs pipent un peu la donne. Non ? (parenthèse refermée)


Sam Laidlow revient à l'aire de transition avec une avance confortable. Près de 6 minutes sur les suivants et 9 minutes sur les favoris que sont Ditlev, Lange... 

Bonne surprise, Léon Chevalier revient au parc en 6ème position après une très belle remontée en vélo.

Quand Sam sort du parc pour entamer le marathon, il harangue la foule. On se dit alors qu'il est dans un bon jour. Cocorico ! Sam Laidlow, solide coureur, va le faire. Il va être Champion du Monde à Kona. 

Mais le monstre du Marathon reste le Marathon ! 

"Ca se perd à la natation et ça se gagne en course à pied !!!"


Derrière les outsiders partent ! Blummenfelt file comme une balle et fait une remontée au début de la course à pied ! Le suédois revenu second au parc, Kallin, explose vite... Il voit passer le train. 

Mais encore plus impressionnant, c'est Patrick Lange, l'allemand, vainqueur ici en 2017 et 2018, qui se met en mode fusée. Il part sur du 3'33'' au kilomètre ! Quelle foulée. Il n'y a rien à dire, ce type est beau à voir courir. Un exemple. Patrick Lange encourage toujours ceux qu'il double.

KM10. La montée de Palani. Sam Laidlow semble moins bien. Il court, mais pioche. Je me dis, ça monte c'est normal. Pendant ce temps, Lange est toujours aussi fluide. Foulée rasante, efficace. Une machine. Le néerlandais Koolhass et le français Chevallier sont aussi dans un good mood. Ils courent vraiment bien.

En voyant Sam aux ravitos, je me dis quand même qu'il boit beaucoup, beaucoup trop par rapport aux autres. Il n'arrête pas de boire !

Quand Lange passe sur la montée de Palani, il a l'air mieux que le français. Donc, Laidlow n'est pas bien, ça se devine.

KM14. Laidlow n'a plus de batterie. Il marche, titube presque. Il est à l'arrêt. Patrick Lange revient. Il est derrière lui puis le passe. 

Super moment de respect entre deux champions !

Il lui tape sur la fesse, l'encourage... mais rien n'y fait.  

Mais pour le français champion du monde en titre, ça va être le début du défilé. Magnus Ditlev, Koolhass et Léon Chevalier, puis l'américain Von Berg... et une bonne dizaine d'autres. Parce que Sam finira 18ème, exténué, bien qu'il valide la meilleure marque Vélo de la course !

Pendant ce temps, Patrick Lange ne fléchit pas, même sur Energy Lab... La machine est en route. 

Léon Chevalier passe second, mais accuse le coup lorsque Magnus Ditlev le passe puis encore un peu plus tard l'américain Von Berg qui a une foulée plus aérienne. 

Tous les athlètes ont chaud. Très chaud ! Certains trempent leur tête dans la glace et d'autres remplissent leurs trifonctions de glaçons. Hawaï, c'est terrible : humidité et chaleur et aussi mentalement, car il faut les aligner les longues lignes droites qui font mal ! Et c'est jamais plat !

Patrick Lange va gagner. Le record de l'épreuve est même à sa portée. Il va le faire. Ca descend quand on approche de l'arrivée et il sait qu'il est dans un bon jour. Les GA qui entament le marathon l'encouragent.

Le champion du Monde 2024 exulte sur la ligne d'arrivée. 

Il a une énergie comme jamais je ne l'ai vu sur Hawaï. Incroyable ! 

Il dira que c'était la course parfaite ! Il signe le meilleur chrono de l'histoire à Kona en 7h35 ! C'est énorme !

Derrière, les autres concurrents arriveront, mais exténués. 

Je suis heureux de retrouver un nom du passé dans le top 10. Cameron Wurf (41 ans) termine 7ème, après un très beau marathon ! Respect !

Magnus Ditlev et Rudy Von Berg complètent le podium ! La médaille en chocolat revient à Léon Chevalier, notre français qui signe sa meilleure marque sur les championnats du Monde. 

Et là, je me souviens qu'à l'époque, nous étions fiers d'un Patrick Vernay 6ème ou d'un Cyril Viennot 5ème... 

Désormais, on peut compter sur les frenchies.

Laidlow : 18ème - Blummenfelt : 35ème. 

Ces marrants, ces deux-là ont tellement donné à vélo ! Trop ?

Le classement est le suivant :



Est ce qu'un Vélo un peu "en dedans" aurait permis à Sam de gagner ? Peut-être. Comme quoi, le Triathlon c'est bien 4 sports ! Natation, Vélo, CAP et Alimentation. 

Et donner un peu trop dans une discipline peut jouer sur les autres ?

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Voilà, il est 2h15. Je me couche. Non sans jeter un oeil sur l'appli IronMan pour savoir où est Adrien. 

Il vient de terminer le vélo et sort de l'aire de transition. Son chrono est moyen, il a dû souffrir ou alors pas de sensation. 

Je lui souhaite un bon marathon via Whatsapp. Il le verra quand il aura plié l'affaire. 

Au final, il fera un joli marathon ! 

Et une place honorable pour son 4ème Kona !!!! Bravo Machine !


lundi 7 octobre 2024

TOUCHER LE FOND !

Je participais ce Samedi 05 Octobre au Half IronMan du Vieux Boucau. Une très belle course: nage dans l'étang salé du Vieux Boucau, vraiment très sympa, parcours vélo roulant au milieu des Landes et puis 4 tours de CAP autour du même étang, sur un joli parcours. 

Tous les ingrédients étaient là. Même le soleil ! Il faisait frais avec la brise du matin.

Une phrase allait guider mon périple :

Il n'y a pas de course difficile. Il n'y a que des athlètes mal préparés.

J'ai commencé la préparation au début de l'été, avec beaucoup de Vélo et une reprise CAP progressive. L'accent serait mis en fin de préparation sur la Natation. Inutile de passer des heures dans le bac pour gagner une poignée de secondes. 

La montée en puissance se passait très bien. Des allures acceptables étaient au rendez-vous en CAP. J'avançais plutôt bien. Jusqu'à ce 21 août, où mon ischio gauche se contracture sévèrement en pleine séance de piste. Une erreur de débutant. Vouloir accélérer d'un seul coup pour doubler les plus jeunes. 

C'est le "d'un seul coup", la petite accélération brutale, que ma jambe n'a pas aimé. 

Sur le Sprint de Casteljaloux, après une bonne Nat et un gros Vélo, je ne ferais que 400m à pied avant d'abandonner. L'ischio est douloureux et me condamne à être patient : kiné, onde de chocs (aïe aïe aïe) pour soigner tout ça. 

Je refais un test 15 jours avant l'épreuve, je cours, mais pas plus de 600m. Cela s'annonce mal. Très mal. Je modifie la position de ma selle en vélo, pas judicieux non plus même si sur le moment j'y ai trouvé du mieux.

Je rabats tous mes entrainements sur le Vélo et sur la Nat en eau libre, le matin, de bonne heure vers 7h-7h15, en lac. Ces petites séances furent d'ailleurs extraordinaires. J'étais seul au monde dans une grande piscine avec les brumes du matin qui se dissipaient, au lever du soleil, dans une eau fraiche à 18° sans combinaison. J'ai adoré et j'en veux encore. Sur cette belle photo, on distingue dans la brume quatre des bouées autour desquelles j'évolue le matin.

La semaine qui précède, je coupe presque tout. Je n'aurai peut-être pas dû. 

Mais bon, pendant deux jours je suis absent de la maison pour le boulot et pas de bonnes conditions pour s'entrainer, notamment sur l'alimentation. Bref ! De toute façon, je ne veux prendre aucun risque à pied. Et surtout je ne veux pas savoir si ça tiendra le jour J. L'espoir fait vivre.

Et finalement, pendant ce HALF, tout ne se passera pas comme je l'attendais ! Enfin presque...

***

Il est 9h50. Tout est installé dans le parc et dans l'aire de transition. J'enfile la combinaison. Je suis prêt à y aller. Motivé et heureux d'être là.


"Les vieux" de plus de 50 ans partent à 10h10. Juste après les pros.

"L'exemple des plus de 50" dit le speaker. 

Oui et non ! 

Quand on a la fibre et quand on se maintient en forme, il n'y a pas de raison de ne pas pouvoir performer même encore après 50 ans.

Natation 1900m - eau 17°

Et c'est parti ! Les fauves sont lâchés. 

Je pars plutôt bien et me retrouve dans les tous premiers des 60 athlètes de plus de 50 ans. La première bouée arrive, super vite. 

J'ai même la chance d'être photographié du ciel en train de passer la première bouée. Le petit bouillon blanc, juste en haut à droite des immeubles du premier plan. On devine même les pros sortant en face, là où le petit canal se jette dans l'océan.

Je dois être dans les 15 premiers. Ensuite, j'ai des bonnes sensations. Je remonte des places dans la portion face au soleil qui éblouit un peu pour aller chercher la bouée du fond ! Mais, je me sens super bien. Je nage droit. Epaules légères. Petits battements de jambes. La bouée arrive déjà. Il faut revenir en arrière... 

Le retour se passe nickel aussi. J'accélère pour doubler deux gars. Troisième bouée. Hop, à droite. Là, il faut repiquer vers le départ pour faire une sortie à l'australienne. Cette portion m'aura paru longue. J'y perdrai sans doute une ou deux places. Pas grave.

La sortie australienne arrive. Adrien m'encourage. J'entends 12. Bien. 

Je cours sur la plage et quand je replonge dans l'étang, j'ai le souffle coupé sur 100m. Le passage de la position horizontale, verticale puis à nouveau horizontale, j'avais oublié. Dur ! 

Au bout d'une petite minute, je retrouve enfin le souffle et j'enquille tout droit vers la sortie d'en face !!! Elle arrive d'ailleurs assez vite !

Je m'extirpe de l'eau. J'ai un peu de mal à enlever le haut de la combinaison et j'ai aussi une sorte de petit vertige, je vois le sol basculer du côté droit. L'assiette est de travers. Comme quoi, il faut vraiment s'entrainer aux transitions. Chose que je ne fais presque plus. Axe de travail.

Transition 1

Je récupère le sac. J'y fourgue la combinaison et les lunettes, plein de sable avec. Je mets le dossard, casque, chaussettes, chaussures et c'est parti.

Vélo (90kms) - D+ 300

Arrive mon point fort. J'avais dit aux miens qu'en ce moment, en Vélo, j'envoyais du bois. Je comptais bien faire un gros chrono. J'avais fait 2h23 aux Sables d'Olonne sur un parcours exigeant, j'espérais mieux.

Hop, je sors du parc à vélos.

D'entrée de jeu, un sale petit dos d'âne. Mes deux bidons arrière sortent du logement. 

Flûte ! Ca commence bien !

Je veux faire demi-tour pour les récupérer mais une gentille dame arrive en courant à ma rencontre et me les rapporte. Merci Madame. Apparemment, je suis pas le premier. 

Et maintenant c'est parti !

J'essaie de trouver le bon braquet. Par contre, je suis très surpris par le vent. Il souffle fort et régulier l'enfoiré. Et la première partie est tout en faux plat montant jusqu'au KM30 et vent de face. J'appuie, sans pourtant me mettre dans le rouge. 

Au KM14, je double Pierre, un cinquantenaire de la Tribu 64 qui nage mieux que moi. Les routes sont nickelles. Il n'y a presque pas de voitures et on chemine au milieu des pins. C'est joli. 

Seuls bémols, le vent souffle fort et les lignes droites sont interminables.

Je maintiens un bon rythme. La moyenne avoisine les 33-34km/h. Après le KM30, on devrait avoir le vent de côté et un profil plat. À ce moment-là, j'ai prévu d'appuyer pour faire monter la moyenne... 

J'y arrive. Sauf que je n'envoie pas comme je voudrais. 

Vers le KM40, voilà que j'ai mal au dessus du genou gauche et au fessier du même côté. Je me lève pour relancer dans une petite bosse. Merde ! Crampe quadriceps gauche. Et jolie en plus. 

Quelques kilomètres plus loin, c'est aussi la jambe droite qui crampe. Et ben, ça s'annonce mal tout çà. Je pédale et fais plein d'arrêt pédalage pour me reposer les jambes. Je pédale par à-coups en fait.

Au KM45, Nicolas me double. Il est facile ! Je suis planté. 

Il me demande si ça va. 

Je lui réponds : "plus envie de pédaler"... et on est qu'à la moitié. 

Il me dit quelque chose mais je n'entends pas. Lui, en tout cas, il file comme une flèche. Il fera un joli 2h14. Un chrono que j'espérais sous les 2h20. Mais je sais déjà que c'est mort !

KM50, ravito. A partir de là, normalement, c'est plus descendant. Sauf qu'il y a toujours ce satané souffle constant. Il faut rester couché sur les prolongateurs pour subir le moins possible, mais mes deux quadriceps me torturent. Vraiment ! J'ai mal au dessus des deux genoux. C'est terrible. Je ne peux pas appuyer.

La bosse au KM60 est presque bienvenue. Je monte en danseuse. J'ai moins mal. Derrière il y a une bonne descente. Je ne pédale plus et je me laisse glisser. D'habitude, en descente, on peut gagner beaucoup de temps et j'envoie du bois. Là, rien. Je me repose. Et ça me gave de ne rien pouvoir faire.

KM70. Ouah c'est long. J'en ai plein le c... 

Je regarde défiler les kilomètres. Sur le compteur, ça n'avance pas. J'ai trop mal au dessus des genoux, surtout le gauche. Les quadriceps sont tétanisés. Je bois, je mange un peu, mais ça ne passe toujours pas.

KM80. Je finis les 10 derniers en roulant à 25km/h. Mode balade. 

Je me fais passer par plein de concurrents depuis maintenant 30kms. Jamais je n'en reprendrai un seul. Ah si, une fille, Julie, mais elle me déposera dans les 5 derniers kms où je ne peux plus rien faire.

Bon, dans ma tête, c'est clair. Je pose le vélo et j'arrête ! 

Je ne vois pas comment je vais pouvoir courir avec des quadris en bois et sous le couperet de l'ischio blessé qui plane. N'ayant pas couru tout le mois de septembre, pas sûr que l'ischio supporte les 21 kms.

Je passe devant les miens qui attendent depuis un moment au rond point.


Adrien me dit qu'il a compris que "ça ne va pas du tout" au regard du chrono réalisé. Ben oui, je suis à 2h40. 
Au passage, je leur crie que je suis crampé de partout !!!

Je finis en roue libre. Dégoûté. Les bénévoles m'encouragent. Ils me disent "bravo, c'est bien"... s'ils savaient dans quel état je suis ! Et surtout que je ne suis pas à ma place. Mais ayant été bénévole, on ne connait pas les athlètes et leurs valeurs, donc, on encourage ! Merci à vous tous ! C'est grâce à vous que l'épreuve est possible. Vous avez été super tout le long.

Transition 2

Je descends du vélo. Mais pas comme d'habitude. 

D'habitude, c'est un pied sur une pédale et puis la jambe arrière qui passe par dessus la selle. Et hop ! On saute. Là, non ! Cette fois, je ne peux pas, je suis crampé à mort. Alors je m'arrête. Je pose mes deux pieds de chaque côté du cadre et j'enjambe le vélo comme je peux pour descendre. 

J'ai pris 30 ans en 90kms ! C'est Papi Fredo !

Je pose le vélo à sa place. 

Je croise Serge, un des arbitres de la région, super sympa, et il me dit que ça n'a pas l'air d'aller. 

Ah, ça se voit tant que ça !!! Je lui avoue que je suis crampé de partout. 

Là, il me dit : "Pars doucement, des fois ça passe..." Mouais !

Je récupère le sac de transition pour prendre mes affaires de CAP. Je me chausse. Casquette. J'hésite quelques secondes et puis finalement, je pars. J'avais prévu de bâcher ! Mais j'essaie !

CAP (21.5KM, 4 tours)

Je m'élance. À la sortie de l'aire de transition, il y a Stéphane de l'aviron bayonnais. Je m'arrête pour le saluer. J'ai deux morceaux de bois à la place des jambes. Je cours comme Robocop ! J'ai mal. 

Je repars petite foulée... vraiment petites foulées... 

Courir avec des crampes, c'est possible, mais il faut vraiment être fou pour le faire, et courir sur l'arrière du pied. Tout en mode "appui sur le talon", sinon c'est quadris bloqués. Cela ne passe pas. Je marche à nouveau. Je m'arrête et m'étire. Outch ! C'est douloureux !!! 

Je repars comme je peux. Surprise ! Pierre me double... Eh ben ! 

J'avance lentement. Lentement. Le premier ravito arrive. Je pioche dans les Haribo réglisse... et l'effet kiss cool se produit, enfin c'est un bien grand mot, disons que ça me relance un peu.

Je cours aux alentours des 10km/h. Et encore. J'arrive presque à la fin du premier tour et je vois les miens qui s'inquiètent. 

Je suis sec, j'ai mal de partout et il reste 15kms.

Je ne vais pas vous raconter mon chemin de croix pendant encore deux tours. Je vous l'épargne. Ci-dessous, la fin du premier tour et le tout début du second.

À la fin du second tour, au même endroit, et donc début de troisième, je m'arrête près des miens et demande à Sacha si je vais jusqu'au bout ou si je m'arrête ! 

Il me répond jusqu'au bout !

Bon ! C'est parti alors.

Les crampes ne sont plus là. Mais je n'ai pas de jus. Faire un semi-marathon sans avoir couru depuis plus d'un mois et demi, après un vélo douloureux, c'est un peu fou ! 

Il y a toujours un peu de folie dans le sport comme il y a toujours un peu de sport dans la folie. Car on ne devient pas fou si facilement ! Oh que non ! Et puis comme des gens raisonnables, j'en connais beaucoup trop. Alors c'est parti. Je serai un fou aujourd'hui ! 

Je suis sec, j'ai des jambes en béton, je n'avance pas et j'en ai marre. Mais tant pis, je repars.

Ici, c'est la fin du troisième tour. Plus qu'un. Rien à signaler côté ischio. Je frappe dans les mains, comme si j'étais facile, décontracté, plein d'énergie... comme si !


Ce 3ème tour fut ardu. 

Mais je ne sais pas encore à cet instant que le 4ème et dernier sera pire.

J'entame donc le dernier tour. 

Juste avant, je m'arrête près des miens. Smack. Et c'est reparti. Plus qu'un !

Et là, de l'autre côté de l'étang, vers le KM18, l'ischio se réveille ! 

Douleur ! Contracture ! Mal ! Très mal ! La même. Celle qui traine depuis le 21 août ! Au même endroit. J'encaisse. J'essaie de courir un peu mais je ne peux plus. Trop douloureux. Trop contracté. Contracté seulement car justement je ne veux pas déchirer les fibres. 

C'est mon cerveau qui m'avertit : "Garçon, si tu vas trop loin, il va y avoir du dégât."

Alors je marche. Et je marcherai jusqu'à l'arrivée. En boitant. D'habitude, on a tendance à accélérer vers la fin; ça sent l'écurie. Là, ça sent surtout la fin qui n'arrive pas.

Les miens, eux, sont sur la ligne d'arrivée. Ils attendent. Que cela doit être long d'attendre. 

Mais j'arrive. J'arrive. En marchant. Les spectateurs me poussent à courir. J'aimerais tant. Je ne veux pas et je ne peux pas.

La ligne d'arrivée est là. Le speaker me voit approcher. Il me crie : "Allez Frederic, on finit en courant." 

Désolé ! Je marche. Jamais je n'aurais fini une épreuve en restant autant de temps sur le tapis rouge. 

Le speaker m'accueille. Il tape ma main.

Et je boucle finalement l'épreuve au bout du rouleau en 5h45 !

Quand je pense aux IronMan que j'ai faits par le passé où j'étais insatisfait. 

Eh bien, comparé à ce terrible Half, ces courses n'étaient pas si mauvaises que ça.

Parenthèse

Un peu plus tard, je croiserais Nicolas. Le même qui m'a passé comme un avion et qui boucle son semi en 1h17 et 17ème scratch ! Bravo ! 

Fort justement, il me dit avec plein de sagesse que je ne pensais pas pouvoir courir et que finalement je suis allé au bout. Alors, ce n'est pas si mal ! 

C'est vrai que vu comme ça. 

N'empêche que le compétiteur reste compétiteur. Pour la CAP, je le savais. Mais je reste un peu amer de ce VELO médiocre, mon point fort. De souvenir de vieux triathlète, il ne m'était encore jamais arrivé de penser que je n'avais pas envie de pédaler.

Dénouement

Heureusement je fais une belle Natation.

Si j'avais été sur l'épreuve Reine, l'IronMan, jamais je n'aurais pu terminer le vélo dans une telle souffrance. J'ai souffert comme rarement. J'avais deux morceaux de bois à la place des jambes qui endolorissaient les genoux. Après un Ironman, je pouvais conduire pour rentrer au logement. Là, non, les jambes étaient tellement explosées. Et Challenge Family n'avait même pas un stand de kinés pour masser à l'arrivée.

Il n'y a pas de course difficile. Il n'y a que des athlètes mal préparés. Avec le recul, je n'étais pas prêt.

***

Quoiqu'il en soit, je crois que la clé du futur est dans les ischios. 

À chaque fois, ce sont eux qui m'ennuient dans une préparation, quand ce n'est pas une malheureuse scie qui me sectionne un bout de pouce. 

Je sais ce qui me reste à faire. 

Certains qui liront l'article penseront, et ils auront raison, que je prends de l'âge et que c'est dans "l'ordre des choses." Certes. Mais il ne faut pas baisser les bras. Tout est possible. 

Parce que je ne joue pas la gagne sur une course. Je ne l'ai jamais jouée. Je joue une belle place parmi mon groupe d'âge. Et que même à 50 ans, je laisse encore plein de petits jeunes derrière moi.

La saison est bouclée. Morne saison. 

Maintenant place aux salons du livre et aux autres rendez-vous littéraires. D'ailleurs si vous souhaitez de la bonne lecture, faites moi signe.


mardi 1 octobre 2024

SOCOA, BEAU SITE MAIS C'EST TOUT...

 

Dernière course de l’année. 

Et chaque année précédente on se dit: "On ne revient pas à Socoa !" 

Ben si, on y est encore !!!! 

Les lots sont bof bof (l'édition 2024 ne déroge pas à la règle), on nage une année sur deux à cause de la pollution de l’eau (les stations d’épuration débordent avec les pluies et il y a un site minier en amont d'une rivière qui se jette à cet endroit) et l’organisation n’est pas au top ! Cela cafouille grave et le parc à vélos est très mal placé et non équitable... 

Après, gros point positif, le parcours vélo sur la corniche est magnifique ! Heureusement !

Et comme ce n’est pas coutume, cette année, pas de natation ! Encore pollution !


XS (1.25k CAP / 10k Velo / 2.5k CAP)

Ca se transforme en Duathlon pour Dimitri, seul à s’aligner sur le format.

Il part fort et se retrouve en tête d’entrée de jeu et aussi au retour des 1250m.

Une avance d’une dizaine de secondes. 

Le parc à vélos n’étant pas équitable, et comme il était très mal placé, sous la tente, il voulait rentrer en tête pour ne pas être gêné. 

Sauf que, lorsqu'il arrive à son emplacement, son vélo n’est plus là. Il a été bougé sur la barrière opposée, casque retourné et planqué sous un Kway, tout en vrac… 

Bravo !!! 

Aux arbitres ou à l'organisation de ne pas rappeler l'athlète au micro si celui-ci s'est trompé. Et un énorme bravo, si c'est le cas, à l'athlète qui s'est permis de toucher les affaires des autres !!! 

Au final, Dimitri perd plein de temps et ressort de l’aire de transition 15ème.

Il part comme une balle en vélo, franchissant la bosse de départ avec des watts, et revient vers la tête de course… Le parcours sur la corniche n’est jamais plat. Montées et descentes se succèdent. Il revient au parc quelques secondes après un espagnol et deux concurrents. 4ème.

Magnifique le parc équitable comme vous le constaterez :

Son départ CAP est moyen. Manque de mordant. Manque d’entrainement surtout… Il n'a rien fait de l'été. Il gardera sa place finalement pour terminer avec la médaille en chocolat. Un peu sec. Du mieux par rapport au weekend précédent.

2024, une saison à oublier, encore pire que celle de 2023 !!! 


Aquathlon (100m de sable / 1km CAP)

Sacha ne nagera pas. Donc ça se transforme en parcours du combattant sur la plage et 1 km de CAP. 

30 athlètes au départ.

En position, tous allongés sur le sable, 

et au coup de sifflet, debout, et les petits athlètes partent. 

Un aller-retour sur la plage avec au milieu deux portions à passer sous des rubalises et donc il faut ramper. Sacha n’a pas aimé… Il rentre à l’aire de transition 5 ou 6ème. Il s’élance en CAP, 

et perd une place, mais rattrape d'autres concurrents. 

Finalement, au bout de l’aller-retour, il revient 4ème, car il se fera doubler par la concurrente juste derrière lui. 

Podium tout de même, 3ème garçon, mais la tête des mauvais jours… 

C’est quoi cette épreuve de rampé là !!!

Résumé de la course en vidéo : à voir pour le rampé ;-)


Relais Pau Triathlon.

Adrien fera la CAP sur un format M, soit 10km.

Le premier relayeur, Sacha B. ne nagera pas : 5km CAP. Il fait le job.

Le second relayeur Raphael M. roule fort : 40km CAP. Il fait le job. Il revient 9ème au parc.

Adrien part sur le 10km avec 9 minutes de retard sur le 1er relayeur. 

Ils sont donc 2ème. Quand il sort du parc à vélos, 

on se dit tous qu’il est parti trop vite… Il le dira aussi à l’arrivée. 

Comme ce sont des boucles on lui donne l’écart. Quand le premier passe devant, il a déjà réduit l'écart à 7mn30. 

Après 5km, il ne reste plus que 4mn30. Adrien aura couru le premier 5km en 17’30’’. Joli ! 

En plus, le parcours est exigeant, jamais plat. Des montées et des descentes… Le relayeur qui mène repasse devant nous, l’écart est à 3mn désormais. On y croit tous, il reste 3km. Peut-être que le 1er relayeur va craquer ?

Finalement, ce ne sera pas suffisant. Adrien termine la course et les jeunes Palois sont finalement 2eme relais et 5eme au scratch.



Il restait 2mn à combler. 

On retiendra la belle portion pédestre d’Adrien qui signe un 36’08’’ et 3ème meilleur temps du M. 

Et bien sûr, on ne récompense que le 1er relais !!! Lamentablement génial ! 

Mais la photo avec les copains, c'est chouette.


Allez, l’an prochain, normalement, on ne revient pas !!!


lundi 30 septembre 2024

BAUDREIX, SOUS LA PLUIE.

 


Il pleut à Baudreix ! Oui, il pleut toujours au Triathlon de Baudreix… 

Mais ça ne décourage pas les BipBip. Enfin, presque... J’avais prévu de m’aligner sur une épreuve, mais finalement, je passerai mon tour à cause d’un ischio hyper contracturé et ne voulant pas remettre en cause l'objectif de la saison le 5 octobre prochain.

Ce sont donc les jeunes qui s’y collent.

Adrien et Dimitri sur le format Sprint et Sacha sur l’Aquathlon.


Format S (800 Nat / 20k Velo / 5k CAP)

Dimitri et Adrien sont motivés. Environ 170 athlètes au départ.

Les deux garçons partent fort. Dimitri fait le trou en Natation et se retrouve seul en tête après 400m de nage. Il creuse un petit écart, moins conséquent que d’habitude. Pas trop de compétition, peu d’entrainement cette année… il a eu une année difficile. 

Dimitri bonnet bleu devant. Adrien derrière bonnet doré.

Adrien s’accroche et sort une jolie natation. Au final, Dimitri devant, Adrien 3ème à 30 secondes. 



Ils partent dans cet ordre là après la transition. 


C’est parti pour un aller-retour entre Baudreix et Asson.

Au retour vers le parc, Dimitri est en tête, une trentaine de secondes sur son poursuivant. 

Cette année, il n’aura pas fait le trou. Suit Adrien, 

qui rentre 11ème après un vélo à son niveau. C’est dans cette discipline qu’il doit progresser, car il perd souvent des places.

Dimitri part pas mal, 

3’35’’ à l’allure au kilo, mais il semble que le second parte encore plus fort. Il y a deux boucles à faire de 2.5k, deux fois le tour du lac. 

Adrien s’élance à son tour avec une jolie foulée… 

On attend qu’ils repassent devant nous à la fin de la 1ere boucle. Dimitri n’est pas là et déjà 3 concurrents sont passés ???? Outch ! On le voit arriver. Mais il s’arrête et s’allonge sur le bord de la route. Respiration bloquée… Il ne finira pas… 

Adrien arrive et a une superbe foulée. 

Il est 9ème. Il fera son second tour sur la même allure pour signer le 5ème chrono de la course.

Au final, Dimitri abandonne et Adrien termine 9eme au scratch.

Et avec les copains, c'est toujours cool.



Aquathlon (100m Nat / 1km CAP)

Sacha aime Baudreix. Baudreix aime Sacha.

20 concurrents. Un départ Natation pas terrible, comme d’habitude, Sacha a toujours du mal à s’imposer sur la ligne de départ. Enfermé, il tarde à déployer sa nage. Il sort finalement en 5ème position de l’eau.

Vidéo de la course ici :


Transition rapide, il est maintenant deuxième, après un copain de club. 

C’est parti pour 1km de CAP. 

Progressivement, il revient et dépasse le second pour terminer sa course en tête. 

Une victoire de plus… Bravo Sacha !

Et avec Baba en supportrice.