Il m'annonce qu'il cherche un 4h40. Je lui dis que çà pourrait être aussi dans mes cordes, sauf qu'en CAP, je coincerais sans doute parce que je ne suis pas suffisamment prêt. On roule un peu côte côte. Là, on est au départ, et comme on est parti dans le dernier GA, forcément, il y a du monde sur la route et difficile de respecter les 12m réglementaires.
D'ailleurs, sur les 30/40 premiers kilomètres, pas évident de respecter la règle.
On est au tout début, KM3, Lobast bénéficie d'un meilleur passage de concurrents et s'échappe. Il s'est bien mieux faufilé que moi... Bien joué. Je l'ai quelques temps en ligne de mire, puis, je le perds... Je ne reviendrai pas. Tant pis.
On va s'en tenir au plan. Rouler à 37km/h de moyenne.
Le début est assez pénible, avec des virages, quelques trous dans la chaussée et également une toute petite route qui monte un peu avec un revêtement pas terrible du tout. A cela s'ajoute un peu de vent de face... bref, la moyenne tombe, pas grave, je ne fais que doubler.
C'est au tout début du parcours que je perds un de mes bidons avec ma boisson magique. Mince. Il ne me reste que 750ml sur les 1500ml prévus. Va falloir se ravitailler en eau quand ça sera possible... Je suis un peu dégouté de cette perte. Mais pas le choix. Faut se concentrer sur la course. On fera avec, ou plutôt sans le bidon perso.
Après le KM20, les routes sont de meilleure qualité. J'avance, allongé sur le cintre aéro, j'encourage chaque fois que je double une coéquipier Team Zoot et je double, je double. Par moment, je file à plus de 40km/h. C'est grisant de doubler sans arrêt.
Certains concurrents sont avec des roues lenticulaires et draftent à quatre ou cinq. Je m'écarte à chaque fois pour ne pas profiter de l'aspiration. A un moment, je pète un plomb. J'appuie fort pour laisser le petit paquet loin derrière et faire ma course... 4/5kms plus loin, le même paquet me repasse. Je sais que ce sont les mêmes, il y a un "Ian" dans le groupe...
Et les arbitres qui arrivent, sont vraiment trop gentils. Des coups de sifflet pour les disperser, mais aucun carton. Dégoutant. Car quelques centaines de mètres plus loin, les mêmes roulent encore roue dans roue.
KM40, je double Sébastien. On s'encourage. Il ne me suit pas.
Je suis super bien posé. Ma moyenne est à 37km/h. Parfait !
Arrivé au KM50, le vent devient favorable et ceci quasiment jusqu'au retour. En plus il y a bien moins de montées... La moyenne augmente encore...
Je ne fais que doubler. Je me retrouve avec un jeune GA 25-29 qui roule à peu près à la même allure que moi... on fait des chassés croisés, sans jamais drafter, réglo. Et on passe plein de concurrents. Il est là devant moi sur le cliché suivant.
On passe une vingtaine de kilomètres ensemble.
Le KM 80 est déjà là. On prend une portion avec un super bitume tout neuf. Je roule à presque 50 km/h... ça sent la fin ! Je serai sous les 2h30.
Les derniers kilomètres sont à nouveau un peu en zig-zag et le bitume moyen. Ca sent l'écurie. Excellente remontada en tout cas...
Le parc à vélos approche. Je défais les chaussures...
2h23 de VELO, 8ème VELO du GA 50-54 sur 244 et 140 temps au général sur 2600 participants... je suis super content de cette partie, même si je ne connais pas encore le classement... Ce que je sais, c'est que j'ai eu de très bonnes jambes et que j'ai roulé à 38.6 km/h de moyenne, annoncé par mon Garmin.
Transition 2
Descente du vélo. Traversée du parc. Il n'y a pas tant de vélos que çà. Je rejoins mes sacs de transition sans oublier de retirer le Garmin du vélo que je glisserai dans le sac de transition. Je ne vais pas aussi vite que souhaité, le booster que je dois mettre du côté puce chronométrique se coince. Je dois renouveler l'opération...
Et hop ! C'est parti pour un semi-marathon.
CAP : deux boucles sur le remblai des Sables d'Olonne
Depuis le port, il faut rejoindre la plage puis effectuer les deux boucles.
Je pars sur un rythme prudent. Je n'ai pas eu une bonne préparation en CAP, et je sais que cela risque d'être compliqué. Néanmoins, j'espère bien courir en 4'40'' au kilomètre, un peu comme au Triathlon de Mimizan, 4 semaines plus tôt.
L'allure prudent au démarrage semble me convenir. Pourtant, après 400m, une crampe arrive au quadriceps gauche, un muscle qui ne pose jamais de problème d'habitude. Je suis confiant, ça va passer... il faut toujours un peu d'accoutumance avant que tout re-rentre dans l'ordre.
J'avance. Ca n'a pas l'air de vouloir partir. Le quadri gauche est dur. KM1, en 4'50''. Parfait. Une fois que la portion de sable (400m à courir sur la plage sera passée), on lâchera un peu, enfin c'est ce qui est prévu...
Le passage sur le sable est plus facile qu'espéré. Et le début de la crampe au quadri a fini par disparaitre... Génial ! Ben il n'y a plus qu'à.
Je monte les marches pour rejoindre le remblai. Et c'est parti.
J'arrive à maintenir une allure à 5mn au kilo, parfois même un peu en dessous, mais étrangement, je sens que ce sera difficile de faire mieux. Trop donné sur le vélo, pas assez alimenté sur le vélo où j'ai perdu un des bidons avec ma boisson miracle ??? Aussi, au premier ravito, je marche et j'ingurgite gel et eau.
J'ai en ligne de mire deux athlètes Zoot. L'écart se resserre au début, je fonds sur eux, mais comme je m'arrête à chaque ravito pour boire, et pas eux, jamais je ne les rattrape. Et je sens que j'ai besoin de me ravitailler... eau, gel, coca... J'en ai vraiment besoin et il est hors de question d'en sauter un.
On s'encourage dès qu'on croise une trifonction Zoot. Je ne double pas grand monde. C'est plutôt le contraire qui se produit dans cette première boucle. Et l'aller pour faire demi-tour sur le remblai me semble interminable.
La moyenne chute. Je cours péniblement en 5'15'' et j'ai beau essayer de faire mieux, çà ne veut pas. Je suis scotché au bitume et dans l'allure.
Le demi tour en bout de remblai arrive. Je reviens vers la ligne d'arrivée. Peu après le demi-tour, je croise Sébastien qui m'encourage. Il a l'air de courir fort, il ne tardera pas revenir sur moi c'est sûr... Je rêve de son allure.
J'avance, c'est un peu en descente mais cela n'aide pas plus que çà. Le contournement du lac est assez sympa, moins monotone... enfin, on revient sur le bord de la plage... et j'avance comme je peux.
Juste avant le demi-tour pour la seconde boucle, Sébastien me double. Ma petite famille est là pour m'encourager, mais je ne suis pas au mieux... La Team Zoot prend de super clichés... Merci !
Hop demi tour ! Allez encore un et ce sera fini. Heureusement qu'aujourd'hui il n'y a pas de marathon...
Dimitri me crie de relancer, mais je n'ai pas de conviction. Je suis un peu atteint.
D'ailleurs, je me fais la remarque. Je cours plus lentement mon semi d'aujourd'hui que mes marathons IronMan de Vichy et Copenhague. Je suis dégouté !
C'est à cet instant que Yannick me crie "Allez Fred"... Super ! Yann' est en train de faire une belle course... il a l'air mieux que moi en CAP. Excellent !
C'est reparti. Il faut aller rechercher le bout du monde au fond du remblai pour avoir le droit de revenir... c'est long, très long. Je suis planté à 5'30'' au kilo.
Je suis presque au demi-tour, quand je vois Sébastien qui repart dans l'autre sens. Il est au même endroit que lorsqu'on s'est croisé sur le premier tour. Sauf que là, il n'a pas l'air au mieux... Ses 5 derniers kilomètres vont être longs. Il faut dire que Seb' est parti fort, presque 15km/h, et avec la chaleur, il doit payer cash son départ rapide.
Je fais demi-tour. Chaque ravitaillement devient un objectif. Et enfin, il ne me reste plus que 5kms. J'ai le sentiment d'accélérer, d'aller plus vite. D'ailleurs c'est ce qui se passe, je me sens mieux, j'accélère... mais le Garmin est un juge de paix implacable. Je ne vais pas plus vite. Non, tout pareil. 5'25'' - 5'30'', pas mieux ! Un truc de dingue...
Eh ben tan pis ! Le tour de lac arrive. Il passe bien. Allez, c'est bientôt fini.
Je rentre dans les deux derniers kilomètres. J'entends au speaker que Sébastien vient de terminer, en un peu plus de 5h. Ca me booste. J'accélère un peu, je passe même sur le dernier kilomètre sous les 5' au kilo.
L'arrivée approche. Je suis sur le tapis. C'est enfin fini la galère CAP du jour.
Je tape les mains des enfants au passage... et je file vers la ligne d'arrivée.
Je passe sous les 5h. Pas de beaucoup ! Satanée CAP ! Un semi marathon couru avec presque 15mn de trop... mais honnêtement, ce jour-là, je ne pouvais pas faire mieux. 5'21" de moyenne. 20" au kilo plus lent que les marathons IronMan. Purée...
Je termine 31ème de mon GA 50-54 sur 244
403ème au général sur 2600 athlètes.
C'est finalement un bon résultat.
Mais arriver 8ème du vélo et finir 31ème, ça laisse forcément un peu de déception dans la tête.
Le bilan est néanmoins très positif. Très bonne NATATION, Excellent VELO, une CAP en demi-teinte, mais je m'y attendais un peu, pas assez de volume en raison des problèmes de mollets que j'ai eus pendant quelques mois.
La course finie, je retrouve Sébastien assis contre une barrière. Il a l'air d'avoir donné... Puis je croiserai Yannick au ravitaillement et avec lequel on échangera un peu,
pas assez longtemps, car nous devons rendre notre logement pour 15h, donc le planning est serré.
Nous n'avons pas trainé. Affaires récupérées au parc à vélos à vitesse grand V, puis direction le camping pour libérer le bungalow.
Et derrière, ce fut 5h de route pour rejoindre la maison... très très grosse journée !!!!
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Encore merci à ma petite famille pour le support inconditionnel, aux belles photos, à la Team Zoot et les superbes couleurs de la Trifonction, et à mes supporters "de loin", cachés derrière leurs écrans et qui me poussent à distance...
Le cinquantenaire a encore de bonnes jambes !!!
Encore un vrai plaisir de lire ce compte-rendu et de revivre l’événement. Bravo à Sacha et toi pour votre course, j’espère que nous aurons d’autres occasions de courir ensemble 😀Sebastien
RépondreSupprimerUne belle course, content d'avoir pu te croiser et papoter un peu, a bientôt
RépondreSupprimerToujours sympa de lire cette passion. Très très gros vélo. Ça laisse rêveur.
RépondreSupprimerEt un potentiel en cap qui laisse espérer de jolies choses.
Vraiment bravo
Sans oublier ta petite famille. Bravo à elle aussi.
Julien C altriman