Avant d'aller dans le détail, je voudrais faire un marché avec vous :
- J'effacerais volontiers de mes tablettes cette performance,
- Vous en garderiez le résultat dans un coin de votre mémoire,
- Je vous dédierais cette épreuve, à vous tous, entièrement. Ce n'est certes pas la plus prestigieuse, mais elle symbolise la communion qui nous unit à travers ce sport.
Parce que vous m'avez tellement poussé sur ce Marathon, vous avez tellement vibré et même stressé derrière vos écrans (ma Maman essentiellement), j'ai même eu droit pendant quelques secondes à des encouragements direct live via un Wattapp' totalement improvisé alors que je souffrais; et si vous n’aviez pas été là, le chemin jusqu'à la finish line aurait été autrement plus ardu.
La photo du début de cet article résume parfaitement combien j'ai été soutenu par mes 3 garçons, qui sont toujours aussi enthousiastes pour le Triathlon.
Etre IronMan, c'est quelquefois s'accrocher à tout ce qui passe. Vraiment tout. Surtout quand on n'est pas au mieux.
J'ai donc assurément été au bout, grâce à vous. Cet IronMan est une dédicace. Une dédicace à :
- Ma petite famille, qui a été formidable pendant toute l’épreuve. Ce fut quasiment une épreuve pour eux. Dimitri m’a vraiment "tiré" jusqu’au bout, comme un dingue, à m’encourager, me crier dessus, photographier, filmer, me porter malgré le mal, l'inconfort. Il m'a m'obligé à courir alors que je souhaitais marcher. Merci Dimitri... "Sous les 10h Papa! Sous les 10h, tu dois passer sous les 10h" ! Adrien et Sacha qui ont couru des centaines de mètres à mes côtés, juste après m’avoir tendu leurs mains pour les claquer. Mme BipBip, à retransmettre vos multiples messages reçus, parfois inquiets, sur le téléphone et aussi à prendre toutes ces chouettes photos/vidéos qui vont illustrer ce compte rendu.
- Ma famille, les proches, les amis, les passionnés que vous êtes, à me suivre de si près, en étant pourtant si loin, via un écran et une application qui bug de temps en temps et qui inquiète...
- David, pour certains moments de la préparation,
- Une dédicace également à un invité de dernier mois, c'est pour Sébastian, mon kiné, qui a réussi à remettre en état un mollet blessé qui n'avait pas couru depuis mi-juillet, un magicien. "Muchas gracias Sebastian. Magico !"
- Chrisbike64 bien entendu, toujours fidèle au poste et surtout Cyril, pour le réglage du vélo, avec notamment cette roue lenticulaire qui m’a fait pas mal suer avant la course,
- Les athlètes de la Team Zoot Europe qui font briller les couleurs d’une tenue exceptionnellement belle et qui ne laisse personne indifférent. Zoot, au top !
Merci !
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J’aurais tant commencé ce compte rendu de course en vous criant que j’ai atteint mon objectif.
Malheureusement non.
Cet IronMan tant attendu est une grosse désillusion, un jour sans sensation, une épreuve transformée en Bike/Run où je ne suis pas resté maître de la situation.
Mais il faut bien l'avouer, depuis le début, cet IronMan de Vitoria Gasteiz n’a jamais été posé sur des rails :
- Il devait avoir lieu le 12 juillet 2020. Le Covid est passé par là. Les confinements, les restrictions, avec notamment "le pas plus d’un kilomètre" de son domicile, que je n’ai pas vraiment respecté. Pas de course en 2020. Patientons alors jusqu'au 11 juillet 2021. Mais pour des raisons sanitaires drastiques, voilà que l’IronMan est encore repoussé une nouvelle fois au 5 septembre 2021, puis une fois encore au 12 septembre 2021. Ce fut donc deux années impatientes à patienter. A s'entrainer sans lâcher prise.
- Mais c'est surtout ce report du 11 juillet 2021 au 5 septembre 2021 qui fait mal. Il a été annoncé par IRONMAN à peine un petit mois avant l’échéance estivale, alors que j’avais déjà commencé la préparation spécifique depuis 8 semaines. Honteuse cette décision tardive. 8 semaines pendant lesquelles j'ai cravaché sur de beaux volumes avec un physique déjà en cours de préparation. Malgré une petite coupure inopinée, il ne fallait pas perdre la forme pour reprendre la préparation vers l'objectif final qui devenait alors automnal.
- Tout cela pour dire que la préparation spécifique dite « dure » a été bien plus longue que prévue, presque quasi doublée… et probablement que j’arrive un peu émoussé le jour J avec toute cette fatigue cumulée.
- Car d'autres faits contraignants font s'enchainer. Est-ce la fatigue qui est à l’origine de la grosse contracture que mon mollet gauche subit mi-juillet, m’empêchant de courir jusqu'à quelques jours de l'échéance ? Pas idéal évidemment pour aborder le marathon.
- Puis ce foutu pass sanitaire qui m'interdit également l'accès à la piscine. Je fais alors de nombreuses séances en lac. J'étais prêt pour nager en eaux libres avec une envie démesurée et une confiance redoublée. Et voilà que finalement, le jour J, la Natation sera annulée.
- Cette roue lenticulaire qui me donne quelques soucis à quelques heures du départ, roue dont je suis persuadé qu'elle va me faire gagner beaucoup de temps à vélo, mais qu'en sera t'il réellement ?
- L'attente interminable avant la course. Je devais partir à 8h20. Mais le brouillard s'invite et les bouées sont absolument invisibles sur le lac. On attendra 1h20, dans la fraîcheur de la brume, qu'elle veuille bien se dissiper pour apprendre soudainement que la Natation est annulée... Fichtre ! Vraiment pas de bol non ?
- Et cette autre attente démesurée quand la course se transforme en BIKE/RUN avec un départ de 2 athlètes toutes les 15". 8 athlètes à la minute. 480 athlètes à l'heure. "Oh put...., ne vous pressez pas les gars, on n'est pas encore sorti du parc !" J'ai le dossard 895. Allez, avec les absents, DNS, ça mène quand même à 1h30 d'attente supplémentaire. J'ai déjeuné à 4h45 le matin, et voilà que je m'élancerai finalement à 11h. Un truc de ouf !
Bref, sans y chercher des excuses, reconnaissez que le train qui me mène à la finish line de Vitoria Gasteiz fut bien souvent pas loin de dérailler.
***
Pour préparer une telle course, j'ai parcouru depuis le début de l'année 2021 pas loin de 7300kms de vélo, nagé 140kms et malheureusement pas assez couru, avec seulement 680kms, à cause de deux blessures.
En temps, cela fait 380 heures cumulées. Une moyenne de 1h30 de sport par jour. La plus petite semaine, 5h pendant l'hiver, la plus grosse, 23h en pleine préparation.
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Nous partons de France le vendredi 10 septembre dans le but de récupérer le dossard entre 17h et 18h et faire la reconnaissance du vélo avec la voiture. Une fois que tout est récupéré et repéré, direction le gite !
Le gite était un peu trop loin du départ, copie en revoir pour le prochain, et pas d'une super qualité. Tiens, un élément de plus pas top top !
Le samedi matin, je fais une petite séance de déblocage vélo dans le brouillard, qui ne se lèvera pas avant midi, et sur un terrain très accidenté en testant la roue lenticulaire. Rapide, car le terrain n'est pas plat et les cuisses n'aiment pas.
Le samedi après midi, lui, est consacré d'abord au dépôt du sac CAP en T2 et la reconnaissance de la fin du marathon avec une petite photo devant la future finish line,
ensuite, le dépôt du vélo dans le parc,
une visualisation du parcours Natation et une indication du SAS de départ depuis lequel je partirai le lendemain,
et enfin un passage en centre commercial pour faire le plein de charcuteries espagnoles, puis REPOS.
Il faut être en forme pour demain.
Un souci supplémentaire est que l'accès au site Natation ne se fait que par autobus, et qu'avec le Covid, il n'est réservé qu'aux athlètes. Toutes les routes pour y accéder seront complètement barrées.
Avec nos voisins de gite, Sara et Aitor (qui participe à la course), on s'arrange pour arriver à deux voitures au bus le matin de bonne heure, puis Sara conduira toute la petite famille sur une petite route qu'elle a repérée, où ils pourront se garer, et, après une petite marche d'environ 20mn dans le noir, ils pourront rejoindre la transition 1 près du lac. C'est super, la petite famille sera là pour la Natation et la Transition 1 et le premier tour du passage vélo. Tout finit par s'arranger... en mode complicado complicado.
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C'est le jour J.
La dernière nuit fut courte, comme d'habitude. Tout le monde est levé à 4h45, petit déjeuner avec le Gateau Energétique maison, et il est temps de mettre la tri fonction et de prendre ses affaires.
A 5h30, nous quittons le gite en suivant Sara et Aitor. Nous arrivons au bus qui s'élancera à 6h30 vers Landa, le site du lac et donc la T1. Pendant ce temps, Sara conduit la petite famille vers Landa.
Le bus arrive et nous dépose à 500m du départ. On descend en silence. Les athlètes marchent dans le noir, à la queue leu leu, avec les sacs... Le silence est roi. Seule la musique résonne au loin depuis la T1. Tout le monde semble "endormi" ou "concentré" sur la longue journée qui nous attend.
Ce qui est génial, c'est que j'ai beaucoup de temps pour préparer mes affaires, sans aucun stress. On nous demande de mettre un masque sur la bouche, Covid Covid, quand tu planes autour de nous.
Le ravitaillement pour le vélo, les bidons et les affaires sont préparées dans le calme, avec précision, au son de la musique rythmée espagnole. Je reçois alors un SMS de Dimitri me disant qu'ils sont déjà là. Excellent ! Je les aperçois et les rejoins près du grillage. J'ai vraiment le temps pour bien me préparer, presque trop, mais c'est bien comme çà. Super ! Cela s'annonce bien cette affaire. Je suis très confiant et concentré.
Quand tout est prêt, je sors du parc rejoindre la petite famille.
puis j'enfile le bas de la combinaison néoprène.
Aitor en fait de même et on prend un cliché souvenir.
Il n'y a plus qu'à attendre le départ. J'ai décidé de partir du sas des 1h, pour faire une jolie NAT et pour avoir un peu moins de monde devant moi et attraper aussi quelques pieds qui iront un peu plus vite que moi. D'habitude, je sors de l'eau entre 1h et 1h05...
Dans 20mn, on part. C'est déjà 8h. Yesssss... du bon stress !
Grosse accolade avec les enfants, des bisous, encore une ou deux photos, tous ensemble, merci Sara, et ça va être le moment de rentrer dans sa bulle.
Ce moment est unique. Le moment de faire le vide, de revoir les moments forts pour lesquels je suis là, pourquoi je suis là. Ce moment suspendu dans le temps que l'on apprécie toujours à sa juste valeur, ce moment qui précède celui où on dessine les peintures de guerrier sur le visage...
Puis ce sera le départ ! La libération ! Enfin !
Mais, comme par enchantement, le site et le lac se couvrent de brume épaisse.
Le brouillard est dense, on ne voit même pas la première bouée. On nous annonce que pour des raisons de sécurité, la Natation est retardée. Mince.
Nous patientons avec Aitor.
On a hâte de partir bien sûr. Le temps passe et le plan d'eau est de moins en moins visible. Evidemment, ma boisson d'attente est désormais épuisée. Je bois de l'eau et vidange quasi tous les 15mn... Je tourne en rond comme dans une cage, et je m'allonge aussi un peu pour respirer calmement.
Tout le monde patiente, au son de la sono et des recommendations de distanciation sociale.
La patience laisse peu à peu place à une drôle d'impatience.
Cela fait une heure qu'on attend et la situation ne s'améliore pas, mais alors pas du tout.
***
Puis vers 9h20, la sentence tombe : il n'y aura pas de NATATION.
"Rhoooo non ! Pas çà !"
A cet instant-là, je suis dégoûté. Dé... goû... té...
Je voulais tant nager. Ce n'est pas vrai. Pas çà !
Première pensée qui arrive : Je n'aurai pas le Sub10, et si c'est le cas, il ne voudra rien dire... car ce n'est plus un Triathlon ! Les boules ! Putain ! Merde !
***
Le speaker annonce alors que ce sera un BIKE/RUN, avec un départ de deux athlètes toutes les 15''... Tout le monde se précipite pour se changer, sans percuter réellement que cette précipitation ne sert à rien...
Je fais vite mon calcul. 2 athlètes 15'', 8 athlètes 1mn, 480 athlètes 1h.
J'ai le dossard 895, mon départ ne sera pas avant une heure et demi. Et oui, une heure et demie à gérer, niveau stress, niveau hydratation, niveau alimentation, niveau froid, parce que le brouillard est là, c'est humide et même qu'au bout de 45mn on finit par distribuer aux concurrents qui partiront plus tard des couvertures de survie.
L'attente est longue. Très longue. Le temps de discuter avec quelques français, notamment certains de St Jean de Luz. Entre temps, j'ai récupéré ma veste et quelques trucs à grignoter auprès des miens qui ne sont pas loin de là. Quand je dis à Adrien que je ne pars pas avant une heure, il est dégoûté.
15mn avant mon départ, j'enfile mes chaussures de CAP que me passe Dimitri pour effectuer un petit échauffement en courant. Je ne veux partir à froid et confie à Dimitri qu'il ne faut pas que je parte trop vite, sinon, ça risque d'être dur.
Je rends mes chaussures de CAP. c'est bientôt mon tour. Dimitri me dit que les premiers sont passés au KM25 à près de 44km/h de moyenne. Ah ouais, les malades... je passerais à 42.5km/h de moyenne... je ferai la même folie.
En attendant, je ne suis pas parti. Finalement le moment arrive. Il est un peu plus de 11h.
VELO: Bien. Très bien. Puis plus rien sur la fin.
Sous les flashs de mes supporters, je m'élance. Le début est en faux plat montant. Mes entrainements en vélo ont montré que j'avais vraiment de bonnes jambes pendant la préparation. Je compte bien passer sous les 5h, surtout avec la lenticulaire pour me pousser un peu lorsque la vitesse sera supérieure à 36-37km/h.
Dans ma tête, je me dis : "Pars cool". Mais mes jambes n'écoutent pas.
Je roule facile au dessus de 39 et j'en profite. La lenticulaire m'aide bien sur le plat et dans les descentes. Un gars, David, un espagnol, qui part en même temps que moi quasiment, roule à la même vitesse. Sur le plat, il me dépasse. Mais dès qu'il y a une petite bosse, je reprends les devants parce qu'il passe toutes les bosses en force et en danseuse. On fera ainsi des chasser-croisés jusqu'au KM140, moment où il me lâchera en descente et où je ne le reverrai plus.
Bref, je roule bien. Je double, je double, j'ai de super jambes. Je passe au KM25 à 42km/h de moyenne, les 40kms sont bouclés en 1h01.
Je passe assez rapidement devant la T2 la première fois où je vole sous les encouragements du public tout en cherchant les miens que je ne verrai pas. La montée du barrage est passée super facile en souplesse, assis sur la selle... Je suis très très bien. Le premier tour, soit 73.5kms est bouclé en 1h56. Je suis vraiment dans une bonne allure, même si j'ai un peu fléchi par rapport au départ... mais tout est OK.
C'est justement un peu avant la fin de ce premier tour que je revois ma petite famille sur le bord de la route. Je suis encouragé fortement, et cela fait du bien, vraiment !
J'entame la seconde grande boucle, la même de 73.5kms.
Je sens déjà que je démarre moins fort, mais ça va encore bien. Les boissons énergétiques données par l'organisation sont du Gatorade Orange. Un taux de sucre hyper trop élevé. Je n'en prendrai qu'une seule fois puis me contenterai de l'eau, tout en l'économisant un peu parce que finalement, il n'y a, à mon goût, pas assez de stands de ravitaillements...
Jusqu'au KM90, tout va encore bien. Je suis à la moitié.
Puis, un vent de chaleur continu se met à souffler. Un vent sans réel direction, un vent usant qui gène tous les concurrents. Un vent terrible, lourd et usant. La moyenne se met logiquement à baisser. La lenticulaire ne m'aide plus beaucoup dans certaines situations et je la traine essentiellement sur les portions montantes... je pense que j'y perds pas mal d'énergie. Le lenticulaire est peut-être aussi un peu lourde.
Le retour devant la T2 arrive. Cette fois la famille est là. Je passe devant les miens qui me crient dessus.
Vous n'avez pas eu le temps de voir, le ralenti par Dimitri
Je suis encore pas trop mal, mais il reste encore à boucler 50kms, dont la montée du barrage, que je passe cette fois sur le petit plateau avec une petite crampe qui s'invite sur la partie interne de la cuisse droite, de l'adducteur au mollet. Je m'étire. Ca passe. Je perds un peu d'énergie et je sens que ce foutu vent sur la fin va me poser des problèmes.
J'ai des moments où ça roule bien, mais d'autres où je suis à la ramasse. Comme cette petite boucle inutile dans le parc naturel, juste après avoir passé la courte bosse à 10%. Usant. Casse pattes. Inutile.
Je commence à en avoir assez. L'inconfort dans le bas du dos me le mentionne comme le dessous de mes pieds qui deviennent brûlants et raides. Je m'asperge avec de l'eau. Je profite pour bien boire et manger. Il reste encore une vingtaine de kilomètres.
Les derniers kilomètres sont durs. Je m'efforce de garder du rythme, mais le verdict est sans appel: la moyenne a bien chuté. Le compteur affiche 181.9 kms quand je rejoins l'aire de transition... Je descends du vélo... et là ! Ouille ouille ouille...
Transition 2 : j'y vais ou j'y vais pas
Je cours à côté du vélo. Le dessous et l'extérieur de mes deux pieds sont des lames de carbone. Les pieds sont raides. J'ai super mal.
Je pose le vélo et file vers le sac pour prendre les affaires de CAP. Je m'assois. Je mets les boosters, chaussures, casquettes et prends un gel avec moi pour attaquer. Je reste assis sur le banc quelques secondes. Tu pars ou tu ne pars pas ? Mes dessous de pieds sont extrêmement douloureux !
Finalement, je me lève. Je remets le sac. Et après un arrêt rapide au stand, je sors de la transition pour voir si je serai capable d'affronter le Monstre !
CAP: Un marathon compliqué, mais des supporters au top !
Je sors ainsi de la longue transition qui comprend environ 500m de CAP, et c'est parti pour 4 boucles de 10.5kms. Et en bonne compagnie... les garçons, vous êtes au top !
Je cours dans la douleur, mes pieds sont raides. J'ai mal, très mal.
Une concurrente, avec qui je parlais juste avant sur le vélo, est au même niveau que moi.
Elle me demande en combien de temps je veux courir. Je lui réponds "sûrement pas à cette vitesse, entre 4'45'' et 5' au kilo, mais je ne pourrai sans doute pas avec la douleur"... j'avance péniblement à ses côtés à 5'30''. On fera 3kms ensemble, puis je la verrai s'éloigner parce que les douleurs aux deux pieds me font vraiment trop souffrir...
Quand est ce que ça va passer ? Quand mes pieds vont devenir plus souples ? Parce que si ça dure, je serai parfaitement incapable de faire 4 tours dans ces conditions.
Dimitri me dit d'être patient, que ça risque de rentrer dans l'ordre. Ca finit effectivement par passer, au bout de 5kms. Je me dis alors, qu'enfin, je vais pouvoir courir comme je veux. Je tente d'accélérer, mais le miracle ne se produit pas, voilà que je n'ai pas de jus. Je ne trouve pas les ressources pour accélérer. Je cours au ralenti.
Quand le ravitaillement arrive, je marche. Eau, eau sur la tête, coca... mais je marche encore 100m après le ravitaillement... Dimitri est là, il me dit:
- "Allez allez, faut courir, go go go"
- "Je n'ai pas de jus, je suis déjà HS"
- "Allez, au mental, la préparation mentale, tu repars, basta"
- "Il est hors de question que tu ne passes pas sous les 10 heures. A cette allure, tu as 14mn d'avance sur les prévisions, alors tu ne lâches pas ! On ne repart pas d'ici sans un sub10. Pas sans le sub10. Compris !"
- "OK. 13kms en 1h30. Si je continue comme çà, çà devrait le faire."
- de ne pas avoir nagé,
- d'avoir subi un départ décalé avec une attente de plus de 3h,
- et enfin de ne pas avoir eu d'énergie pendant la course.
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Un plaisir de te lire à chaque fois. Même si le résultat attendu n'est pas là, tu peux être fier de toi. Tu feras mieux la prochaine fois.
RépondreSupprimerBisous à toute la famille.
Bravo Fred d’être allé au bout malgré tous les obstacles de cette préparation puis de l’épreuve en elle-même. Encore un superbe CR très inspirant pour les padawans de la distance reine 😀. Amicalement Seb
RépondreSupprimerBravo Frédéric. Quel mental et quelle volonté. On ne peut être qu admiratif devant ce que tu viens de faire .
RépondreSupprimerProbablement pas le plus glorieux. Certainement pas le moins riche !
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