Mettre un dossard et jauger l'état d'avancement de la préparation IronMan, tel était l'objectif de ce Courte Distance réalisé quasi à domicile, à Nay.
Le bémol de cette matinée de juin, c'est que l'épreuve s'est déroulée sous la pluie et avec des températures assez fraîches. C'était assez difficile, voir "dangereux" par endroit sur le vélo. Mais les conditions étaient les mêmes pour tout le monde.
J’arrive tôt le matin, à 7h. Je prépare
tranquillement le vélo et je vais chercher le dossard aux inscriptions… il
pleut, le vélo est déjà tout mouillé… mais les quelques kilomètres effectués
sur le Ridley me permettent d’effectuer un petit réveil cardiaque et un semblant
d’échauffement.
La préparation des affaires dans le parc à vélos
est assez kafkaïenne. Je pars finalement pour l’option de retourner les
chaussures afin qu’elles en soient pas mouillées… J’enfile la combinaison et
file m’échauffer dans l’aire prévue à cet effet…
L’eau du lac est excellente,
en tout cas meilleure que la température extérieure. A quelques minutes du
départ, je retourne vite fait dans le parc voir le vélo, et l’arbitre annonce
que le temps va se lever… je choisis alors de remettre mes chaussures dans le
bon sens et je partirai sans lunettes sur le vélo, je n’ai pas l’option
« essuie-glace ». Bref, on verra bien.
La mise à l’eau est imminente. Les participants
finissent par s’aligner entre les deux bouées de départ, à 100m environ du bord.
Nous sommes à deux minutes du départ. Nous n’avons pas pied et les mouvements
sur place font avancer les concurrents au-delà de la ligne des deux bouées,
bref, les premiers en place mangent un peu de terrain… Les secondes ne passent
pas assez vite… puis finalement, on y a droit : c’est le sifflet
libérateur… Goooooo…
Je pars plutôt bien… rythme assez soutenu, souffle
OK vers la première bouée, tout va bien.
Je recherche vraiment une allure de métronome,
allure que je souhaiterais faire sur l’IronMan au mois d’août… tout allait
super bien, jusqu’à ce que deux athlètes me prennent en étau.
Non seulement
ils ne nagent pas droit, mais en plus, ils me serrent comme une tranche de
jambon entre deux pains, ce qui devient à la longue assez inconfortable… oooooh
çà va durer encore longtemps le manège… le souffle s’accélère, je mets de
jambes pour glisser hors de la nasse et me sortir de là, mais je n’y arrive pas… Je
suis assez décontenancé…
Alors, je m’arrête à peine deux secondes, je laisse
filer ces deux « pingouins parasites » et je reprends ma nage, le
souffle un peu court. Je vais mettre bien 30 secondes à récupérer et retrouver
mon rythme.
C’est la première fois que ça m’arrive ce genre de truc de rester
aussi longtemps coincé entre deux bagarreurs.
La bouée au fond du lac est déjà là. Je la contourne
et vise droit pour passer parfaitement derrière les tremplins du ski nautique
que nous devons contourner… mon allure est super bonne, je file sans me rentrer
dedans, j’essaie d’allonger un max, et je repasse des concurrents. Fort
possible d’ailleurs que j’ai repris les deux qui me bloquaient tout à l’heure…car
certains sont vraiment partis vite et autour de moi, et je devine qu'il y en a qui piochent…
Soudain, un gars me vient dessus deux trois fois sur
ma droite, à la quatrième fois, je le contourne et le passe de l’autre côté pour
le laisser dériver tout seul sur la gauche, s’il n’y a que çà pour lui faire
plaisir…
Ma nage est maintenant au « pace » (à l’allure), je me sens vraiment
bien autant en orientation qu’en sensations…
Je contourne la dernière bouée et vise la sortie…
Je sors de l’eau dans un temps presque attendu, 1’39’’ de moyenne au 100m, un
tempo qui me conviendra parfaitement pour l’IronMan…
A part la petite panique
en début de session, j’ai le sentiment de n’avoir pas tout donné sur les 1000m
de Natation.
La transition est assez longue à Baudreix… il faut
courir plus de 300m sur le tapis pour aller retrouver le Vélo, qui est bien
humide le pauvre…
La combinaison est retirée assez rapidement, ma transition
est assez bonne, le fond des chaussures vélo sont un peu mouillées, normal, il
pleut… j’aurais peut-être dû les laisser à l’envers…
Bon de toute façon dans
quelques kilomètres, le résultat sera le même.
Je m’élance sur la portion cycliste, un parcours
de 41kms qui consiste à un aller/retour jusqu’à la vallée de l’Ouzom, un aller plutôt
ascendant et un retour lui plutôt roulant… sauf qu’avec la pluie, prudence.
J’avais décidé de ne pas rouler trop fort sur les
4 premiers kilomètres, pour progressivement monter en puissance… je respecte le
plan… je roule environ à 33km/h.
Arrivé au pont de Coarraze, j’envoie un plus de
watts et commence sérieusement à dépasser pas mal de concurrents… et ceci
jusqu’à Asson. On est déjà au KM10.
La pluie s’accentue. La chaussée est glissante et
il y a même pas mal de bouses de vaches sur la route… la prudence est de mise,
l’objectif est en août, pas aujourd’hui ! Faut pas se casser la goule.
Je remonte encore quelques unités, et je fais des
chassé-croisé avec le dossard 58. La montée vers Arthez d’Asson passe plutôt bien,
je ne m’affole pas, et je mets tout à droite à l’arrière. Et ça paie puisque je
passe deux gars qui montent tout en force.
Après la bosse d’Arthez, un athlète, dossard 22,
me dépose. Je ne m’affole toujours pas, je gère, il reste encore la petite
montée avant le demi-tour.
D’ailleurs c’est un moment intéressant, parce
qu’on croise sur 1 km la tête de course… Je repère Jerôme Cuq de Lourdes qui est en
tête (c’est une mobylette), après il y a 4/5 gars, puis encore 2 autres, et puis
plus rien… je dois être situé dans 20 premiers au vue de ce qu’il y a devant
moi…
Le demi-tour arrive, Christophe, le papa d’Emma
qui est bénévole, m’encourage, et hop maintenant c’est parti pour la portion
roulante.
Là, j’envoie plus lourd et je repasse le dossard
58, qui n’est pas loin derrière moi, et on reprend deux gars. Le dossard 22 lui
file plus vite…
Par contre, sur le retour, un petit truc va me
gonfler un peu… pour descendre les pignons nickel, mais pour remonter une
vitesse, à chaque fois, la chaîne fait un saut, j’ai droit comme à un
« clac clac » de réajustement… J’ai du mal à m’y habituer à ce petit
saut de chaîne et de jambes qui tournent ¼ de seconde dans le vide. C’est
pénible. Cassette fatiguée ?
La partie descendante est maintenant enclenchée
pour de bon, je suis très prudent parce qu’avec la pluie et le vent, dont je n’ai
jamais su duquel côté il soufflait, on a vite fait de glisser….
Sur les portions plates par contre, je m’éclate. Je
suis couché sur le guidon, on croise les concurrents du L qui vont monter le
Soulor et l’Aubisque (les pauvres) et j’enroule sur le 54x13… c’est bon, c’est
bon, c’est bon…
Plus personne ne me passera, mais j’ai toujours le dossard 58 à
quelques mètres derrière, presque sur le porte-bagages.
En ligne de mire, j’ai la tri fonction verte du
dossard 22 avec lequel l’écart ne grandit pas, j’ai même l’impression qu’il se
rapproche.
Avant le retour à Coarraze, je reprends un triathlète, j’appuie sur les
pédales juste après le rond-point de Nay. Le dossard 58 est encore derrière… et
sera toujours avec moi au moment de la transition…
Et puis là, surprise ! J’aperçois les miens
qui m’encouragent fort, surtout Adrien, qui crie « Allez
Papa ! »… je suis content de les voir…
Dimitri est un peu plus bas, à
l’entrée du parc à vélos et me dit : 19ème.
J’ai fait du 33 de moyenne en montée et 38 de
moyenne dans l’autre sens. Nickel au vue de la météo et des conditions bien
pourries. 18° temps VELO.
Ma transition T2 est très rapide, ouais, ouais,
ouais, je signe le second chrono… un peu trop rapide même, car j’ai la languette de la
chaussure droite qui me gêne un peu, et qui finira par se remettre en place au
fil des kilomètres. Et cette p… de puce électronique à la cheville gauche qui me
chatouille aussi, mais bon, il n’y a que 10kms, pas le temps d’ajuster tout
çà…. Feu !
Là pareil, j’ai un plan de course… courir en
sortie de parc à vélos environ 15’’ plus lent que l’allure visée et après le
KM2, il faudra dérouler…. sur une allure convenable pour un CD.
Les sensations sont nickel.
Le dossard 58 me passe au bout de 800m et
honnêtement, j’aurais bien aimé l'accompagner, mais je n’arrive pas à le suivre…
Le gars en
personne aura d’ailleurs mis quasi les mêmes chronos que moi en NAT et VELO,
par contre en CAP, il m’a collé plus de 3mn. « C’est vraiment trop
injuste » dirait Caliméro.
Malgré mon allure plus raisonnable, je remonte quand même sur un
petit paquet de coureurs… Je passe au KM1 en 4’33’’. Super.
J’accélère en
progressif et dépasse deux athlètes… L’allure est maintenant calée sur du 4’20’’, avec
les flaques et la boue, c’est assez bien. Maintenant, il faut tenir tout le long
comme çà.
A la fin de la première boucle, je suis revenu sur
le dossard 22, la tri fonction verte qui m’a collé 1’15’’ en vélo.
On passe un gars tous les deux, et le dossard 22 s’accroche à mon allure. On court 4’20’’ régulier, facile… Allez, on continue…
J’ai passé 4 athlètes en tout, donc je dois être 15 ou 16. Entre les KM3 et KM5, ça monte un peu, et l’allure descend à 4’25’’…
On passe un gars tous les deux, et le dossard 22 s’accroche à mon allure. On court 4’20’’ régulier, facile… Allez, on continue…
J’ai passé 4 athlètes en tout, donc je dois être 15 ou 16. Entre les KM3 et KM5, ça monte un peu, et l’allure descend à 4’25’’…
Et puis voilà le KM5.
Trois avions de chasse revenus de
l’arrière passent… Naaaan, d’où ils sortent, des relais ? Ben non, il n’y
a pas de relais. Et pas possible de leurs emboîter le pas maintenant, je ne
tiendrai pas… les gars sont autour de 3’45’’, je n'ai pas d'autre choix que de laisser partir.
Avec le dossard 22, on passe le pont de Nay,
au-dessus du gave de Pau. On discute un peu, et on fait le même constat sur les
3 coureurs qui viennent de nous dépasser. Il me dit « on tourne à 4’22’’,
moi ça me va bien »…
Puis, passe le KM6, je suis super à l’aise à cette
allure de 4’20’’… et je connais parfaitement cette portion de bitume qui nous
ramène vers l’arrivée… nous l’avions faite en marchant avec mes parents lorsque ils
étaient venus nous voir au printemps…
Alors, comme je me sens vraiment bien, je coupe
tous les virages, au plus court, et j’accélère en progressif… le dossard 22 finit
par décrocher, je ne l’entends plus derrière moi. 4’15’’.
Il reste moins de
2 kms. Je passe au KM9 en 4’10’’… super ! Et j’accélère encore un peu en passant
le pont pour rejoindre l’arrivée.
Laurent G. de la Tribu m'aiguille de l’autre côté du pont, il
me dit 19.
Dimitri est là lui aussi. Nous faisons environ
200 m ensemble, il court à mes côtés, super moment, mais je lui demande de
s’arrêter, car je n’ai pas envie de me faire disqualifier bêtement… je monte
l’allure sous les 4’… et Adrien maintenant m’encourage fort et me suit, Sacha aussi,
pendant que Mme BipBip prend un ou deux clichés….
Je coupe la ligne en 19° position, en 2h11 sur un
joli tempo en CAP, sur une allure moyenne de 14km/h…
Cool. Content de retrouver ma petite famille.
Merci pour vos encouragements !
Je suis satisfait (si si vous voyez çà
arrive) de ma course de préparation avec les conditions météo que nous avons eues.
Et puis j’ai validé pas mal de choses pour les dernières semaines de
préparation… et çà c’est le plus important.
Allez ! Maintenant focus sur
Copenhague !





Ça sent bon cette affaire
RépondreSupprimerLes feux sont verts. Mais un IM reste un IM. J'espère que tu as raison.
Supprimerj ai toujours raiso
SupprimerTout en maitrise, c'est remarquable!
RépondreSupprimerMerci Yves. Si je pouvais être aussi lucide sur l'IM, ça m'irait bien
SupprimerDéterminer les allures avec justesse sur IM tu sais faire
SupprimerAllez c bon ca courage pour la dernière ligne ...droite je sais pas mais allez
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