La passion d’un sport, c’est l’essence même d’une
activité exigeante qui secouerait le paisible rythme de vie du commun des
mortels. C’est une philosophie qu’on s’approprie ou que l’on bannit. C’est
comme un tic compulsif, une fibre qui est au plus profond de soi, soit tu l’as,
soit tu ne l’as pas…
L’individu « normal », et là je vous
l’accorde, nous avons tous notre propre perception de la normalité, s’identifie
par des activités des plus traditionnelles : travail,
courses dans les supermarchés, détente en famille et entre amis et un peu
d’activité physique de l’ordre de 2-3 heures par semaine, au mieux.
Notre mode de vie est stéréotypé à ce que nous renvoie
notre environnement proche.
Il est une mode actuelle dans nos sociétés industrialisées, qui pour être « dans le coup », exige d’avoir l’outil technologique dernier cri: on est riche de ce qu’on possède et non de ce qu’on est. A cela s’ajoute les tapages médiatiques, faits de société incontournables, gravitant autour de compétitions culinaires ou vocales, où il devient si habile de jongler entre l’art de la table et de la pop-music, et honte à vous si vous ne savez pas revisiter une recette ou chanter ! Aaah oui et côté sport, c'est du football à gogo....
Il est une mode actuelle dans nos sociétés industrialisées, qui pour être « dans le coup », exige d’avoir l’outil technologique dernier cri: on est riche de ce qu’on possède et non de ce qu’on est. A cela s’ajoute les tapages médiatiques, faits de société incontournables, gravitant autour de compétitions culinaires ou vocales, où il devient si habile de jongler entre l’art de la table et de la pop-music, et honte à vous si vous ne savez pas revisiter une recette ou chanter ! Aaah oui et côté sport, c'est du football à gogo....
Dans les pays du Sud, la normalité se sustente chaque
jour à ce que le quotidien veut bien apporter à manger.
Un fossé immense sépare ces deux mondes économiques que les géographes appellent le Nord et le Sud.
Un fossé immense sépare ces deux mondes économiques que les géographes appellent le Nord et le Sud.
Nous vivons tous sur la même planète, mais dans des mondes si différents.
Revenons à
ce monde auquel la plupart des sportifs appartient.
Un monde sans pitié, qui nous inculque :
Un monde sans pitié, qui nous inculque :
- qu’une vie
réussie est une vie professionnelle à responsabilités, où l’on doit bien gagner
sa vie,
- qu’une vie
épanouie doit rentrer dans un schéma articulé autour d’une colonne cérébrale,
laborieusement financière et culturelle,
- qu’une vie
agréable se résume à bien manger et se reposer d’une dure semaine de travail, dans
la majorité des cas devant la télévision.
Et là, dans cet environnement hostile reniant le chaos
et surtout le fatalisme, le sportif assidu tente désespérément d’organiser son
emploi du temps, pour d’une part assouvir sa passion dans le but d’atteindre
ses objectifs et surtout ne pas paraître en décalage avec ses congénères avec
lesquels il a tout de même une vie sociale. Car il ne faut surtout pas s'isoler.
Ne pas choquer les autres, ne pas susciter de jalousies, ne pas apparaître comme différent et surtout bien cadrer avec ce que la masse attend de lui, oblige l’athlète à se muer dans un silence relatif vis à vis de son activité sportive.
Etre reconnu par son travail est bien plus important que par le sport.
Ne pas choquer les autres, ne pas susciter de jalousies, ne pas apparaître comme différent et surtout bien cadrer avec ce que la masse attend de lui, oblige l’athlète à se muer dans un silence relatif vis à vis de son activité sportive.
Etre reconnu par son travail est bien plus important que par le sport.
Aujourd’hui, il est commun
d’économiser de l’argent pour sa société plutôt que d’économiser du temps pour
soi.
De ce fait, beaucoup sont loin d’imaginer
l’organisation démentielle que cela nécessite au quotidien pour caler des
entraînements à côté des pseudos-impératifs sociaux-professionnels. Ces
jongleries sembleraient irréalisables pour la majorité. Ce monde de fous, pour
nous, les fous du sport, en découragerait plus d’un.
Imaginez que vous racontiez vos péripéties sportives
autour de vous, que vous vous délectiez à dire avec fierté, qu’en plus de votre
travail déjà prenant (car il faut montrer au chef qu’on est débordé, ça fait
bien) vous cumulez plus de 15h de sport par semaine, mêlant longueurs de
bassins, longues sorties en vélo et dénivelées pédestres.
Non, mais
imaginez-vous un instant en train de dire que vous avez fait tout naturellement
120kms de VELO enchainés avec 20kms de CAP, que vous êtes en pleine forme,
pendant que vos collègues de travail, eux, sont d'ores et déjà épuisés de leur
stressante semaine de travail cumulée avec le barbecue arrosé du samedi soir où l'on peut y finir "torchon, chiffon, carpette".
Imaginez un instant que vous expliquiez, chiffres
à l’appui, que pour enchaîner 1,5kms de NATATION, 40kms de VELO et 10kms de
CAP, il vous faut environ 2h15, et qu’un de vos collaborateurs commence à se
plaindre d’avoir mal aux cuisses après une après-midi de randonnée en
montagne. Aujourd'hui, la plupart d'entre nous ne se dépensent presque plus, si ce n'est faire bouger ses petits doigts sur son portable...
Vous regardait-on de la même façon ? Ne
seriez-vous pas pris pour un fou ? Comprendrait-on pourquoi vous mettez
autant d’énergie dans un sport qui nécessite autant de d'efforts ?
Vous suggérerait-on de transférer toute cette énergie inutile et débordante dans vos objectifs professionnels, bien plus importants à leurs yeux, quand :
Vous suggérerait-on de transférer toute cette énergie inutile et débordante dans vos objectifs professionnels, bien plus importants à leurs yeux, quand :
- économiser,
- envoyer des mails et
- paraître en réunion
Qui, en dehors du pratiquant déjà affûté dans son sport, pourrait comprendre cette débauche d’énergie ou ces excès sportifs, excès qui plus est dangereux pour la santé ?
Il faut se rendre à
l’évidence qu’au-delà de 2-3h de sport hebdomadaires on sort de la
normalité.
Nous vivons dans les tourbillons de folie de ce monde.
On marche sur la tête.
On ne sait plus prendre soin de soi.
On ne sait plus prendre soin de soi.
Qui d’entre eux, les uns, sédentaires aux vies centralisées autour de leurs professions, ou les autres, sportifs aguerris où chaque kilomètre parcouru compte, sont finalement les plus fous ? N'oublions pas qu'entre la folie et le génie, la limite est souvent bien mince.
Alors nous autres, triathlètes, avons choisi notre
camp: l'aliénation par l'effort et le soutien de notre famille.
Mais de grâce,
ne nous stigmatisez pas. Respectez le sport comme nous respectons votre
travail, enfin presque !
Whoaaah ! Que ça fait du bien un petit coup de gueule de temps en temps.
Non ?
En mode réunion des Sportifs Anonymes
RépondreSupprimer- Bonjour, je m'appelle Etienne
- Bonjour Etienne
- Partager la pratique du sport dans mon ancienne entreprise m'a été préjudiciable car certains jugeaient que j'aurais pu passer plus de temps à "bosser" (paraître en envoyant des mail et en multipliant les réunions sans valeur ajoutée) et moins d'énergie à pointer du doigt (ou de la souris, soyons moderne), les axes de perfectionnement (comme tout sportif pationné cherche à le faire pour lui même). Aujourd'hui, dans ma nouvelle organisation, cela va mieux.11
- Tu as donc choisi la voie de la sagesse et du silence ?
- Non : le mari de ma boss est aussi mordu que moi, mais dans un autre domaine ;-)
- Bravo Etienne. Merci de ton témoignage. Quelqu'un d'autre veut prendre la parole ?
😉 . Merci pour ton témoignage Étienne. Quelqu'un d'autre veut prendre la parole.
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