Cinq IronMan. Me voici à 5 IronMan et… 13 marathons.
Ca commence à faire des kilomètres tout ça non ? Voici un petit retour en
arrière sur ces 5 finish lines !
12/7/2009 : IronMan de Roth 10h51.
Le premier fut une découverte et en même temps
l’accomplissement d’un rêve.
Partagé entre la joie, et peu de temps après avoir
passé la ligne: l'amertume.
Ce 12 juillet 2009, vers 17h55, je franchis ma
première finish line sans réellement comprendre ce que je viens de réaliser.
Quel moment étrange que ce premier IronMan, moi qui lisais les récits de Roth
avec tant d’envie à mes débuts du triathlon.
J'y suis à Roth, c'est magique, je
suis heureux mais pourtant je suis presque ailleurs.
Car après un marathon où
j’alterne marche/course entre le KM25 et le KM32 à cause de crampes qui ne
veulent pas me lâcher, j’arrive au bout du périple, vidé, soulagé, mais pas
lucide du tout, car au moment où mes enfants me tendent leurs mains pour
m’accompagner au bout du périple vers la ligne d’arrivée, je les repousse et
refuse qu’ils terminent avec moi.
Quel regret !
La marque chronométrique est
honorable pour un premier, mais il manquait quelque chose pour être pleinement
satisfait. Ce premier IronMan se termine sur une note inachevée, sans les
enfants. Quelle erreur !
18/7/2010 : IronMan de Roth 10h15.
J’y retourne seulement pour prendre la revanche de
2009 : finir avec mes enfants !
Ma préparation est écourtée par de grosses
contraintes professionnelles et par un déménagement qui nous ramène en France,
en avril, où je fais même des semaines blanches au niveau training car il faut
aménager la nouvelle maison. Peu de préparation.
Et pourtant, cet IronMan fut
sans nul doute le meilleur de tous. J’apprécie la folie du Solarberg, je sors
un marathon tout en contrôle terminant même les deux derniers kilomètres à presque 14km/h, et surtout, je termine avec mes deux garçons sans
être vraiment entamé.
Je savoure cette arrivée et j’entrevois des possibilités
d’améliorer mes performances et passer sous la barre des 10h... je sais que je les ai dans les jambes en tout cas en étant mieux préparé...
Un excellent souvenir le jour de ma fête !
24/7/2011 : IronMan de Francfort 10h30.
Ma préparation a été énorme au niveau volume et les
compétitions précédant l’échéance ont montré des super signes, car j’ai obtenu de
belles places sur des distances plus courtes et moyennes distances.
Je suis
prêt à faire une performance, je le sais, je le sens au fond de moi, je suis capable du sub 10, et j’ai
les jambes pour faire tomber le chrono.
Seulement voilà, tous mes espoirs sont
anéantis par une météo exécrable.
Je prends froid sur le vélo et la cible
chronométrique s’éloigne définitivement sur le marathon que je termine en 3h43,
bien en deçà des espérances.
Je passe à côté le jour J et la déception est
vraiment immense. La semaine qui suit cet IronMan est terrible et plein de questionnements.
11/9/2011 : IronMan du Pays de Galles 11h35.
Pour ne pas ruminer ma déconvenue du mois de juillet
pendant tout l’hiver, je profite de la dynamique de la saison pour m’aligner 7
semaines plus tard sur un second IronMan au Pays de Galles.
Folie pure ?
Je pars tout seul sur un week-end de malade. Yes ! I will do it.
J'ai très peur la veille de la
course. L'eau est froide, les vagues sont énormes, la météo sera encore très
compliquée avec du vent et de la pluie (on essuie les restes d’une tempête au
large de la Grande Bretagne) et en plus les parcours sont très exigeants :
un vélo énorme et très accidenté avec des bosses à 16% et un marathon très dur
avec du dénivelé.
C’est l’IronMan le plus dur que j’ai eu à faire. Ma place au
général montre néanmoins que j’ai fait une très bonne course.
Ce fut dur, mais
je suis très heureux de terminer cette épreuve de guerrier !
Le rebond gallois
me permet d’oublier Francfort.
15/7/2012 : IronMan de Zurich 11h17.
La préparation pour cet IronMan a été écourtée et oui encore, car la
transition 2011-2012 a été un passage difficile.
Une bronchite me terrasse tout
l’hiver et ensuite une blessure à l’adducteur (pubalgie) m’empêche de courir
pendant de longs mois m’obligeant même à décliner l’HIM de Rapperswill début
juin.
La préparation est bien trop légère pour espérer faire une bonne course à
Zurich, et j’y vais dans l’esprit de prendre du plaisir.
Or ce 15 juillet 2012,
je suis dans un jour « sans » et le plaisir ne sera même pas au rendez-vous. Rien dans les jambes ! Tout dans la tête !
Je termine donc au mental ce cinquième IronMan.
Fort heureusement, cela se
termine en Happy End car il y aura ce très beau moment avec une belle finish
line avec mes deux garçons.
Conclusion
Terminer un seul IronMan est un rêve pour certains ou
quelque chose d’inhumain pour beaucoup d’autres. Alors 5 !
Roth est la Mecque du Triathlon en Europe. Si vous
avez à faire qu’un seul IronMan dans votre vie, c’est Roth sans hésiter, pour
l’ambiance, les frissons et le parcours nature. Mes deux IronMan à Roth furent
géants.
Le Pays de Galles est un IronMan de guerrier, difficile, réservé à des
triathlètes aguerris, âmes sensibles, s’abstenir.
Francfort m’a laissé un
mauvais souvenir, mais la météo y est sans doute pour quelque chose.
Quant à
Zurich c’est une belle course, et dans un bon jour, cela doit être vraiment
top, à part le prix de l’inscription vraiment élevé, mais bon, c’est la Suisse.
Quoi qu’il en soit, il faut vraiment être animé d’une
passion pour pratiquer ce sport.
L’IronMan est une épreuve exigeante qui
demande beaucoup d’investissement, un investissement qui peut chambouler
notablement sa vie privée. Car le triathlète, et tout particulièrement le
triathlète IronMan, peut devenir rapidement un égoïste qui arrive à occulter
d’autres choses beaucoup plus importantes dans la vie : les enfants, la
famille, les loisirs, la vie sociale, la vie professionnelle.
Lancez-vous sur l’Ironman car le jeu en vaut vraiment
la chandelle, surtout si vous avez la flamme en vous, mais attention, à
condition de ne pas s’y brûler.
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